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Un entretien avec Mathieu Goguel
Un entretien avec Mathieu Goguel - Auteur de Danger public!

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Avec Danger public !, Mathieu Goguel a signé un premier roman que s’arrachent les motards, et quelques non-initiés. Parutions.com a voulu en savoir plus sur cet auteur atypique et une tribu motorisée qui ne l’est pas moins…

Parutions.com : A 33 ans, c’est votre premier roman, qu’avez-vous fait avant ?

Mathieu Goguel : Une carrière dans le marketing, suivie d’un tour du monde sac au dos en 1999-2000. Il m’a fallu dix ans et cinq démissions pour comprendre que je n’étais pas fait pour le monde de la grande entreprise. Puis deux années de plus pour réaliser que l’écriture était vraiment ancrée en moi et qu’il serait intéressant que je m’y mette sérieusement. J’ai tout arrêté début 2002 pour me lancer dans la rédaction de Danger Public!.

Parutions.com : Vous vouliez écrire, mais pourquoi sur la moto ?

Mathieu Goguel : L’écriture n’est pas pour moi rattachée à la moto. En revanche, comme premier thème, c’était parfait, parce que c’est un univers très riche et également parce que j’ai gardé une certaine distance par rapport à la moto. Je n’avais pas envie de parler de moi. Le monde de la moto était suffisamment éloigné de moi pour que je ne m’expose pas, et en même temps, suffisamment proche pour que je sache en parler. Quand au polar, c’est peut-être une facilité ! C’est avec un mini polar que j’ai découvert mon goût de l’écriture, et puis on crée un flic dont le boulot est d’enquêter. Il fait déjà la moitié du travail de l’écrivain !

Parutions.com : Quel motard êtes-vous ?

Mathieu Goguel : Parisien ! J’ai toujours habité Paris, j’ai commencé le vélo à douze ans, la mobylette à quatorze, puis le scooter à vingt ans, puis la moto. On est tous des motards différents; je n’aime pas trop la mécanique par exemple. En revanche, et ça renvoie à l’écriture, j’ai une capacité de «compassion». A partir du moment où je vis un peu les choses, où j’écoute un peu les gens, je suis capable de retranscrire les émotions qu’ils vivent et de les leur faire revivre sous une autre forme. Ce n’est donc pas vraiment un travail d’écrivain ; c’est presque du journalisme romancé ou du roman journalistique. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si j’ai intégré l’actualité à ce livre ; je veux qu’il serve.

Parutions.com : Justement, quel est le but de ce premier roman ?

Mathieu Goguel : Il a deux fonctions, une pour les motards et une pour les autres. Pour les motards, je souhaite qu’ils se reconnaissent dans les différents personnages et se les approprient, s’en fassent des amis.
Ensuite, tous les non motards qui ont lu le livre m’ont dit : «C’est marrant, je n’aurais jamais soupçonné ça !». A travers ce livre, ils découvrent un univers. Ils voyaient passer des hommes casqués sur des deux-roues autour de leur voiture, presque déshumanisés. Après avoir lu le livre, ils commencent à regarder les motos, ils commencent à s’imaginer une vie derrière le casque, ils font plus attention, ils regardent leurs rétros. Tous me disent : «Maintenant, je ne peux plus prendre la voiture sans penser à ton livre». C’est le but ! Principalement, je vise les non motards. Ce sont d’ailleurs les motards qui devraient faire le geste de le leur offrir ! Mais par rapport à l’actualité, je me rends compte que je ne veux pas prendre parti davantage, je veux livrer les éléments qui donnent à réfléchir, en donnant chez mes personnages des positions un peu excessives et souvent contradictoires. J’espère qu’il s’en dégagera un message global.

Parutions.com : Dans le livre, vos héros sont victimes des autres usagers de la route, ils s’énervent, sont parfois violent; même votre «méchant» semble avoir des circonstances atténuantes. N’avez-vous pas peur de cautionner certaines incivilités des motards parisiens ?

Mathieu Goguel : Je n’y avais pas pensé du tout. Si on ne fait de la prévention qu’en disant ce qu’il ne faut pas faire, très rapidement, on agace tout le monde. Il faut être dans la nuance. Si je présente un personnage qui ne fait pas de conneries, personne ne va y croire. On a tous pété un câble un jour. Je ne veux donc évidemment pas inciter au mal mais j’avais le souci de coller à la réalité.

Parutions.com : Vous attendiez vous à une telle demande chez les motards ?

Mathieu Goguel : Non, mais cela m’a fait un bien fou. L’enthousiasme des motards compense largement la faiblesse de ma rémunération. Ayant tout arrêté pour me lancer dans l’écriture, je ne vais pas me plaindre d’avoir été publié, mais je dois reconnaître que s’il n’y avait pas eu les demandes de lecteurs, j’aurais éprouvé beaucoup de difficultés à continuer. Donc, merci à eux de m’avoir poussé un peu plus loin dans cette voie étrange.

Parutions.com : Est-il question d’une adaptation audiovisuelle de Danger public ! ?

Mathieu Goguel : Une interprétation audiovisuelle, c’est possible mais ça ne dépend pas de moi. Je n’aimerais pas la faire moi-même… mais pourquoi ne pas écrire des scénarios. Pas sur le sujet de la moto, j’ai pleins d’autres idées. En revanche, je sais que dans mon écriture, j’ai beaucoup été influencé par le cinéma. J’ai une écriture très visuelle. Je vois d’abord les scènes dans ma tête. Par exemple, la scène du début, je l’ai vraiment visualisée, je l’ai vu comme la scène d’ouverture d’un James Bond ! Toutes proportions gardées… ça n’a rien à voir avec l’histoire, mais un personnage est mis dans l’action et c’est une sorte de préambule rigolo.

Parutions.com : Une suite est-elle prévue ? Vous avez d’autres projets ?

Mathieu Goguel : En ce moment, je fais un deuxième polar de motards. Parce que le premier a un certain succès, parce que beaucoup de lecteurs me l’ont demandé, et parce que j’ai pensé à une nouvelle histoire originale sur le sujet de la moto. Dans le même temps, j’essaie de poser les bases d’une collection de polars, dédiée à la moto, dont je pourrais –à terme- devenir l’éditeur. A ce propos, je recherche actuellement tout type de manuscrit original répondant à un cahier des charges aussi simple que court : la moto doit être au cœur du sujet ou l’un des personnages principaux du roman. Avis aux amateurs ! Ils peuvent me contacter à travers mon site internet : www.polar-motard.com. La balle est dans leur camp. Car si l’attente des motards est forte (10.000 lecteurs en moins d’un an), je ne me vois pas écrire des polars de motards toute ma vie. Je pense encore en écrire un troisième pour début 2005, mais après, ce sera terminé. Il sera alors temps de m’intéresser à d’autres sujets.


Entretien conduit par Valérie Charoing le 14 novembre 2003
( Mis en ligne le 05/12/2003 )
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