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| Bande dessinée -> Comics |
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Spiderman est-il vraiment un gentil garçon ? | | | Stan Lee John Romita Sr. Spiderman : l'intégrale 1968
Marvel Panini France 2004 / 25 € - 163.75 ffr. / 296 pages
ISBN : 2845383150
FORMAT : 18 x 27 cm
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Ce pourrait être le sous-titre de ce nouveau tome de lintégrale, pour lannée 1968 (soit, a priori, lannée 1975 en France
). Car Spiderman commence à avoir de sérieux soucis avec la loi. Jusque-là, seuls quelques méchants excités et revanchards, ainsi quun patron de presse teigneux (inénarrable Jonah Jameson, patron du Daily Bugle, employeur bougon et hargneux de Peter Parker et ennemi personnel de Spidey) sétaient attaqués à lui, sous le regard un peu perplexe de la police. Mais quand le tisseur viole la loi
A moins quil ny ait dautres explications. Spiderman se trouve en effet confronté à diverses tentatives de manipulations, toutes assez efficaces pour fonctionner un temps : Doc Octopus profite de son amnésie pour en faire un truand à ses ordres, Red Skull lui fait croire que ses parents étaient des agents doubles au service des nazis, Mystério le persécute à coup dhallucinations tueuses.
Que lon se rassure, Spiderman croise également la route de Ka Zar (un Tarzan amélioré, mais pas le protagoniste le plus marquant de la série), assiste en spectateur (puis comme acteur) à une bagarre épique entre le Vautour et son ersatz, et fait la connaissance dune première inhumaine, Médusa, et sa chevelure délirante. Bref, il y a là quelques éminents ennemis traditionnels du tisseur. Quant à Peter Parker, ses démêlés avec la belle Gwen Stacy enthousiasmeront les amateurs de son courrier du cur. Un bon cru, par conséquent !
Dans cette nouvelle saison, on retrouve John Romita sr, dessinateur classique aux côtés de Stan Lee. Mais léquipe des dessinateurs évolue pour le meilleur ou pour le moindre : débordé, Romita sappuie dabord sur don Heck puis sur Mooney
bref, il sefface et avec ce départ, cest une époque de Spiderman qui part (mais la suite est loin dêtre une déception : les fans savent que la relève a été assurée).
A qui sadressent les intégrales Spiderman ? Tout dabord aux premiers fans, lecteurs du magazine Strange des années 70-80, nostalgiques dun certain graphisme «old school» qui revient à la mode et de super-méchants classiques. A lépoque, peu de super-héros avaient une vie privée aussi compliquée que Peter Parker, ce qui donnait à ce personnage un poids conséquent dans la série et une cohérence réelle dalter ego. En outre Spiderman avait un côté frondeur, un peu insolent et au dessus des lois qui flattait le rebelle enfoui en chaque adolescent. Ce lecteur-là a grandi, la plupart du temps égaré ses journaux (où sont partis Iron Man, les quatre fantastiques, Rom
?), et il est donc heureux de voir arriver dans une présentation luxueuse des aventures qui lont enchanté naguère. Certes, les couleurs sont un choc : celles de Strange, adaptées au papier de mauvaise qualité, semblaient moins contrastées, moins violentes, que les couleurs originelles américaines, reproduites dans lintégrale. Mais lintégrale peut aussi être lue par de plus jeunes lecteurs : ils y découvriront un héros qui ne vient pas du cinéma ou de la télévision, et qui a une histoire déjà complexe, peuplée de super vilains à lancienne (du pur méchant) et dun entourage qui ne sert pas de faire-valoir. Du beau, du bon, du comics !
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 24/07/2004 )
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