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Quidditch, Beuglantes, Épouvantards et hippogriffes : si tous ces termes sonnent pour vous comme des injures barbares, c’est que vous n’êtes pas près d’entrer à Poudlard, la fameuse école de magie et de sorcellerie. Mais si, vous savez… celle où étudie Harry Potter, le jeune sorcier !
Il y a cinq ans encore, J.K. Rowling, alors modeste enseignante en anglais, griffonnait dans un café les grandes lignes d’une saga magique en sept volumes. Aujourd’hui, troisième fortune d’Angleterre, elle écrit à temps plein et s’émerveille encore du succès planétaire rencontré par son héros : Harry Potter. Les quatre premiers tomes de ses aventures – Harry Potter à l’École des sorciers, Harry Potter et la Chambre des secrets, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, Harry Potter et la Coupe de feu – se sont vendus à des dizaines de millions d’exemplaires dans plus de cent trente pays...
On a souvent demandé à l’auteur de décrire le lecteur auquel elle s’adressait. Sa réponse : le lecteur type de Harry Potter a 35 ans et il s’appelle J.K. Rowling ! Quant à sa "recette magique", elle invoque "une bonne dose d’humour, des personnages forts et une intrigue en béton ; sans oublier la peur". Elle est sans doute là, la clé du succès : en projetant ses propres attentes de lecteur dans son écriture, J.K. Rowling offre aux amateurs de tous âges un monde incroyablement subtil et cohérent, avec des personnages extrêmement travaillés mais campés sans lourdeur. A ce talent d’invention s’ajoute une recherche linguistique solide et originale (l’auteur a pioché sonorités et intonations dans les divers pays où elle a enseigné l’anglais), rendue avec tout autant de finesse dans la version française, fait assez rare pour être mentionné. Rien n’est donc dû au hasard dans cette aventure ; et si l’on sait que le jeune sorcier à lunettes est apparu à J.K.Rowling pour la première fois dans un train, on ne s’étonne plus que ce soit le Poudlard Express qui mène les apprentis sorciers du monde des Moldus (vous, moi… bref, tous les non-sorciers) à celui des magiciens.
On sera bien sûr tenté de regretter l’inévitable dérive "marketing" (du galet "magique" en plastique rose au gel douche pailleté) qui accompagne le succès planétaire du jeune sorcier. Il serait cependant dommage de laisser l’arbre cacher la forêt et de passer à côté d’un plaisir rare. Grâce à Harry, les enfants, tous les enfants, ont placé la lecture en tête de leurs passe-temps, et c’est en soi une bonne raison pour se ruer sur le quatrième volume désormais disponible en édition de poche. Et pourquoi pas une petite sortie au cinéma ?
Mary de Prémonville
( Mis en ligne le 27/11/2001 )
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