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Paris en ses boulevards
Bernard Landau   Claire Monod   Evelyne Lohr   Les Grands Boulevards - UN PARCOURS D'INNOVATION ET DE MODERNITE
Action artistique de la Ville de Paris - PARIS ET SON PATRIMOINE 2000 /  44.21 € - 289.58 ffr. / 240 pages
ISBN : 2913246079
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Une trentaine d’architectes et d’historiens se sont penchés sur cette difficile question : qu’est-ce qui fait la renommée des " grands boulevards " de Paris ? A la demande des responsables de l’ouvrage, les auteurs ont dû mettre l’accent sur les innovations dont les boulevards ont été, depuis le XVIIe siècle, le théâtre. Il s’agit de revenir aux sources d’un esprit " grands boulevards " que la Ville de Paris entend faire revivre grâce à un programme urbain adapté. Mais, il est caractéristique de noter que les articles contenus dans ce livre n’attribuent à notre époque qu’une nouveauté peu recommandable : la mise en circulation à un seul sens des boulevards, marquant leur envahissement par un flot continu d’automobiles… Est-il possible de ressusciter le Paris drôle et vivant d’autrefois sans raviver la nostalgie ?

Les " grands boulevards " ont été tracés sous le règne de Louis XIV, en 1675, pour partie à l’emplacement des anciennes fortifications de Charles V. Un magnifique exemplaire manuscrit du plan de Bullet, conservé à la Bibliothèque nationale, témoigne de ce projet. Sous l’Ancien Régime, cette promenade, plantée de quatre rangées d’arbres, offrait différents niveaux d’espaces — des rues basses aux terrasses qui les surplombaient — permettant de magnifiques points de vue qui n’auraient pas déplu à Camillo Sitte, le chantre du paysage urbain. Vivifiés par la présence de demeures de luxe, mais aussi par la succession de spectacles et de distractions — progressivement sédentarisés dans des théâtres, à partir de la fin de l’Ancien Régime — les " grands boulevards " furent pendant deux siècles le lieu où voir et s’amuser. Ils accueillirent de façon permanente et renouvelée des activités à la pointe de leur époque : à partir de 1850, ce furent les journaux, dont les articles servaient de catalyseur à des rassemblements politiques de tous ordres, puis la photographie et, au tournant du siècle, le cinéma.

La renommée des " grands boulevards " ne survécut pas au siècle passé, car le modèle qu’ils avaient créé s’incarnait désormais ailleurs : sur les boulevards haussmanniens, aux tracés plus rectilignes, aux alignements plus agréables… mais aussi sur les Champs-Elysées, concurrents de toujours, également dédiés à l’innovation et à l’amusement. On se demande presque ce qui les faisait encore vivre quand, en 1951, ils furent sacrifiés à l’automobile.

L’ouvrage dirigé par Bernard Landau, qui n’entend pas faire autorité pour l’Ancien Régime, est un bel hommage à la vie des boulevards au XIXe siècle. Il complète opportunément la somme iconographique rassemblée sur le même thème, en 1985, par le musée Carnavalet. On ne sait pourtant s’il tient son pari, car, à la lecture de ces éloquentes pages d’histoire, tout entières consacrées à l’architecture et aux spectacles, on ne peut s’empêcher de penser aux propos d’un spécialiste de l’histoire de Paris, Louis Chevalier, qui accordait, à la suite du sociologue Maurice Halbwachs, un rôle déterminant au contexte économique et social dans l’évolution d’un quartier : peut-on raconter les Boulevards sans évoquer les clans de Siciliens, de Corses, de Marseillais… qui venaient périodiquement, depuis les Halles ou le faubourg Saint-Denis, émailler sa chronique dramatique ou scandaleuse ? Faut-il, sous prétexte de magnifier les Boulevards eux-mêmes, les couper délibérément d’un environnement qui a joué un rôle majeur dans leur dégradation au XXe siècle, alors même qu’on espère, des liens renoués avec le Sentier, promu paradis de la " nouvelle économie ", leur renaissance fulgurante ?

Quant à l’aménagement de la voie, Louis Chevalier — encore lui — voyait, en Candide, dans l’élargissement des chaussées des grands axes — et la diminution par deux de leur nombre de rangées d’arbres — tel qu’il a été pratiqué systématiquement à Paris depuis les années vingt, le signe le plus sûr de la mort d’une ville. Mais peut-être n’est-il pas bon de rappeler qu’ au début de ce siècle, l’administration parisienne comprenait encore un service des Promenades dont le conservateur, adepte des espaces verts continus, portait le doux patronyme de Forestier ? On ne peut que se réjouir de voir la Ville de Paris retrouver cette voie… même si, à la lecture de cet ouvrage, elle semble n’y revenir qu’à tâtons !


Jean-Philippe Dumas
( Mis en ligne le 12/08/2000 )
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