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La somme définitive sur l'auteur de Carmen
Hervé Lacombe   Georges Bizet
Fayard - Biographies 2000 /  29.01 € - 190.02 ffr. / 870 pages
ISBN : 221360794X
FORMAT : 154x240
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À dire vrai, avant d’ouvrir ce livre, je me demandais comment Hervé Lacombe — dont on connaît les travaux sur l’opéra français — avait pu tirer près de 900 pages d’un compositeur décédé à trente-sept ans au terme d’une vie plutôt calme et dont le catalogue comporte assurément moins de numéros que celui de Mozart ou de Mendelssohn, eux aussi morts prématurément.
L’ouvrage refermé, le lecteur constatera aisément que l’auteur ne s’est jamais laissé aller au remplissage ; les détails qu’il nous donne, pour futiles qu’ils puissent paraître au premier abord (comme la dilection de Bizet à se déguiser en bébé dans les bals costumés), sont en réalité révélateurs d’un élément profond de sa personnalité. Qu’on se rassure, on n’y trouvera pas non plus de cette psychanalyse artificielle et pédante qui tente parfois les musicologues. Hervé Lacombe réussit en effet à intégrer harmonieusement les différents angles sous lesquels on peut considérer la vie d’un compositeur : la personnalité, l’entourage, l’histoire générale et, bien sûr, l’œuvre. À ce titre, ce livre constitue aussi la chronique la plus complète de la musique officielle pendant le Second Empire. Car si Bizet n’obtint pratiquement jamais autant de succès qu’il le souhaitait (et le méritait), il appartenait étroitement à l’establishment(Conservatoire, Prix de Rome, jurys, Légion d’Honneur… et mariage !).
Et pourtant, pour " joindre les deux bouts ", Bizet dut souvent sacrifier sa création personnelle aux travaux alimentaires, mais rémunérateurs que ses exceptionnelles qualités techniques lui valaient d’obtenir. Et pourtant, les meilleures œuvres de Bizet (dont, Carmen, bien sûr) sonnent bien autrement que celles de ses confrères, autrefois illustres, aujourd’hui obscurs, sinon oubliés : Victor Chéri, Émile Paladilhe, Napoléon-Henri Reber, voire des personnages estimables et qui tenaient de près à Bizet, comme Fromenthal Halévy, son beau-père, ou Ernest Guiraud, son ami. Et pourtant, Bizet se trouvait rarement d’accord avec les jugements esthétiques qui prévalaient de son temps. Ainsi, ce qui surprendra peut-être les lecteurs de Nietzsche, il fut et demeura toute sa vie un partisan résolu de la musique de Wagner – Bizet, il est vrai, ne pouvait connaître ni la Tétralogie ni Parsifal.
Hervé Lacombe - est-il le descendant du compositeur Paul Lacombe (1837-1927), élève et ami de Bizet ? - a utilisé bon nombre de documents inédits. Aucun ne bouleverse notre connaissance de Bizet. Mais tous l’affinent, la colorent, l’animent. Ici encore, l’auteur a fait preuve d’un sens louable de la synthèse et de qualités d’ordre littéraire : universitaire, il a su éviter les défauts habituellement (et justement) reprochés aux travaux de recherche tout en restant d’une rigueur et d’une honnêteté intellectuelle remarquables. Bref, ce gros livre se lit non seulement avec intérêt, mais avec beaucoup de plaisir.


Gérard Gefen
( Mis en ligne le 08/01/2001 )
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