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Romance X
avec Catherine Breillat
France
Editions Montparnasse 1999 /
Durée film 95 mn.
Classification : - 16 ans |
Bonus: Un entretien exclusif de Catherine Breillat
Format : 16/9e compatible 4/3
Son : français dolby digital
Simple face
Zone 2
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Paul et Marie vivent ensemble depuis plusieurs mois mais s'aiment-ils vraiment? Surtout, ont-ils la même conception de l'amour? Doit-il être à la fois romantique et charnel? Marie le croit mais ce n'est pas l'avis de son compagnon. Alors, Marie jusque-là tranquille et prude institutrice décide de vivre sa romance à sa façon. Puisque son homme ne veut pas la salir en lui faisant l'amour, elle va voir ailleurs. Et sa descente aux enfers est inévitable. Dans cette histoire qui défraya la chronique, Catherine Breillat ose une nouvelle fois tenter de filmer ce que l'on ne veut pas voir: le désir sexuel féminin, avec ce qu'il recèle de peur et d'inhibitions. Elle affronte l'interdit d'une représentation de ce qui provoque gêne et honte: le plaisir, l'énigme de la jouissance féminine. En même temps dans cette oeuvre -qui rappelons le fut interdite au moins de 16 ans lors de sa sortie- le verbe se fait chair, la séduction passe par un théâtre de parole et le désir a besoin de se représenter lui-même.
Film porteur d'interrogations godardiennes, Romance traque l'irreprésentable sur le visage de Caroline Ducey, parfaite en jeune femme brutalement confrontée à l'absence de désir de son homme, l'énigmatique Sagamore Stévenin. Si l'apparition "musclée" de Rocco Siffredi n'ajoute guère de piment à cette histoire, en revanche celle de François Berléand -excellent comme toujours- en directeur d'école sado-masochiste est essentielle. Il est comme le dit Catherine Breillat dans l'entretien exclusif qui accompagne ce DVD, "le passeur" et le "révélateur" de la désespérance de Marie qui ne trouvera le bonheur qu'en donnant la vie.
Si Romance peut choquer par la crudité de certaines scènes, filmées par Catherine Breillat sans complaisance et avec un rare esthétisme, il n'en demeure pas moins un film fort comme le furent L'Empire des sens ou Le dernier tango à Paris en leur temps. Catherine Breillat estime que "la romance, c'est l'aliénation totale, l'amour sans exigence" et qu'elle "ne croit pas que les hommes et les femmes essaient de se comprendre et de s'aimer". Elle s'est appliquée à le démontrer avec sa caméra et elle y parvient parfaitement. A la manière d'une cinéaste prônant un cinéma où le regard d'une actrice, au moment où elle s'abandonne est "un mystère vertigineux et absolu".
Jean-Marc Loubier
( Mis en ligne le 27/02/2001 )
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