| Yves Bichet Resplandy
Seuil 2010 / 17 € - 111.35 ffr. / 251 pages
ISBN : 978-2-02-102225-4
FORMAT : 14cm x 20,5cm
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Adultère un jour de funérailles. Bertrand, bébé quadra, prof de dessin et illustrateur, rencontre, le jour de la crémation de son père disparu dans un accident, une femme, elle aussi au Père Lachaise pour la crémation de sa mère. Il la remarque dans un café proche du cimetière ; elle l'intrigue ; il la suit. Un hôtel sordide du coin sera la scène de leurs ébats, après quoi Resplandy - c'est son nom -, dans un état second, mêlera d'une urne à l'autre les cendres des deux défunts...
Dès lors, Bertrand ne pense qu'à elle et au mystère qui l'entoure, prenant le large dans sa vie de couple (son épouse, Agathe, leurs deux enfants, Théo et Marion). Agathe, d'ailleurs, décide de partir pour une raison malgré tout mal identifiée. Bertrand se retrouve seul avec ses enfants, qu'il redécouvre, aidé d'une mère que le veuvage a transformée en fée du logis...
Une crise de la quarantaine où l'adultère sert de départ à une enquête existentielle, sur les traces d'un père finalement mal connu. Un recherche qui est aussi celle des femmes, l'épouse, la mère, la fille, l'amante, les amantes... Cet homme seul a du mal à les comprendre mais fait de son mieux pour y parvenir, ce en quoi il est touchant, éperdument sincère dans l'expression de ses doutes, de ses maladresses...
Yves Bichet lui donne en effet une voix qui sonne très juste, empruntant sans singerie, par l'humour, la tendresse, le grain de folie et aussi le biotope (le Paris de Belleville, de la Goutte d'Or et Ménilmontant, collines parisiennes bigarrées et bobottes, où les rues fleurent bon le couscous que les papas rapportent pour dîner à leurs gosses), à l'univers cher à Pennac (les deux auteurs d'ailleurs, se ressemblent physiquement, assez). Un roman réussi et prenant, qu'on lira d'une traite, dans les pas d'un homme qui titube sur les pas de son père. Certes, l'intrigue souffre de facilités (Resplandy ressurgit par un hasard très calculé dans la vie de notre pauvre anti-héros, jusqu'à un final peut-être exagéré) mais, en prenant le tout pour une fable (pire ! un vrai roman !), le lecteur devra se laisser faire... et profiter.
Thomas Roman
( Mis en ligne le 29/09/2010 )
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