|
Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Joséphine Dedet L’Homme que vous aimerez haïr Belfond 2010 / 18 € - 117.9 ffr. / 260 pages ISBN : 978-2-7144-4255-0 FORMAT : 13,9cm x 22,5cm Imprimer
Eric von Stroheim, Gloria Swanson, Jo Kennedy
Trois personnages réels, trois «monstres sacrés» qui appartiennent à la mythologie dHollywood. Josephine Dedet sen empare librement pour raconter leur histoire imbriquée à loccasion de la réalisation dun film dont Gloria doit être la vedette et Von Stroheim le réalisateur.
Lombre de Sunset boulevard plane sur le roman, qui sinspire de lhistoire dHollywood, des films en noir et blanc, de lambiance des années trente, de la crise, de la montée des intolérances et du racisme en Europe. Eric von Stroheim est au cur de la «toile», héros réel et fantasmé à la fois, voyeur discret qui reconstruit sa vie et linvente. De fils de commerçants juifs viennois, dont il refuse tout, il se transforme en aristocrate du Vieux monde en débarquant aux Etats-Unis, et séduit des Américains naïfs et fascinés.
Joséphine Dedet raconte ici lentreprise folle et vouée à un échec programmé de la réalisation dun film, Queen Kelly, dont la star était Gloria Swanson et le financier son amant, Jo Kennedy (père JFK, Bobby et les autres
) ; Rose Kennedy fait une apparition rapide en guest star
Le titre est une citation du surnom que les Américains donnèrent à Eric von Stroheim qui joua souvent des rôles dofficier allemand hautain et cruel. Réalisateur à plusieurs reprises (Folies de femmes, 1921, Chevaux de bois, 1922, Les Rapaces, 1923-25
), Eric von Stroheim connut les pires ennuis avec les studios, en raison de ses budgets pharamineux et de ses scénarios douteux. Il laissa surtout le souvenir dun acteur (pour les Français en particulier dans La Grande Illusion, face à Pierre Fresnay).
Josephine Dedet retrace avec brio ces histoires insensées et lhumour froid de son héros, seul maître à bord dun tournage délirant quil pousse au bout de labsurdité sur fond de retournements, de rôles multiples, dintrigues complexes, de voyeurs observés
«Von» observe le monde à travers un minuscule judas foré dans la cloison de sa chambre, masqué par un crucifix
Mais qui observe Von ? Quelle raison mène un monde déraisonnable ? De quelle utilité peut-elle être ? La dernière phrase est un adieu désinvolte : «Je le sais depuis longtemps : la raison du plus faux est toujours la meilleure».
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 19/01/2011 ) Imprimer | | |
|
|
|
|