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Souffrance, délire, guérison | | | Boris Razon Palladium Le Livre de Poche 2014 / 7,6 € - 49.78 ffr. / 405 pages ISBN : 978-2-253-17998-6 FORMAT : 10,9 cm × 17,7 cm
Première publication en août 2013 (Stock) Imprimer
Trois parties composent ce roman : ''La métamorphose'', ''Les aventures du Sphinx'' et ''Un homme''. La première partie nous plonge dans un univers saisissant : la descente aux enfers de Boris qui se paralyse peu à peu et totalement, atteint par une maladie neurologique difficile à diagnostiquer. La lecture du récit de linquiétude, de la peur, de la souffrance est facilitée par le fait que le récitant parle à limparfait à un ami ; on comprend donc quil a dépassé ces moments douloureux. Lanalyse de cette période est fine, juste, mais quelque peu agitée ce qui peut se comprendre compte tenu de ce vécu si particulier. Lauteur intercale entre de longs paragraphes les extraits réels de comptes rendus médicaux, ainsi que des prises de sang, examens divers et constats dinfirmiers qui, dans leur froide véracité, glacent et valent presque plus par leur présence que dautres explications.
La deuxième partie relate toutes les hallucinations auxquelles le narrateur était en proie pendant ces longs mois denfermement, et nous entrons là dans une séquence complètement échevelée qui occupe les deux tiers du livre. On a peine à suivre cette errance indépendante de la volonté, dans laquelle Boris Razon, en plus des descriptions physiques dures à lire en rapport avec sa maladie, introduit toutes sortes de considérations personnelles et danalyses de situations dont on doute quand même quil ait pu les mener lors de sa paralysie. Il y a alors une interprétation a posteriori qui contient beaucoup dagressivité, de mort, de torture, de sexe louche, de prise de positions radicales et assassines, un peu surprenantes, surtout quand, en fin de livre, l'auteur se décrit «humaniste puisque de gauche».
La troisième partie est consacrée à la lente renaissance de l'homme, bien entouré par sa famille et ses amis, et les remerciements quil adresse à tous ceux qui lont aidé à traverser cette épreuve terrible dont, visiblement, on ne sort malgré tout pas indemne.
Dany Venayre ( Mis en ligne le 22/09/2014 ) Imprimer | | |