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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Andres Caicedo Traversé par la rage Belfond 2013 / 15 € - 98.25 ffr. / 176 pages ISBN : 978-2-7144-5515-4 FORMAT : 14,5 cm × 22,6 cm
Bernard Cohen (Traducteur) Imprimer
«Traversé par la rage» de vivre et de se rebeller, le héros cogne pour se faire respecter et inspirer la crainte. Aux bastonnades quotidiennes de l’école succèdent les bagarres d’adolescents dans les rues de Cali ; le couteau à cran d’arrêt arbitre toute polémique, au pire la gâchette fait le reste… Envoyer une trempe bien placée après avoir provoqué les uns, mettre un biscuit dans la tronche des autres ou casser l’ambiance d’une fête chez sa riche cousine par de nouvelles raclées, peu importe les moyens, le lieu, le temps, l’évènement pourvu qu’il s’impose. Ne pas s’embarrasser de discours de «cafardeux comme Nietzsche ou Rousseau», mais se battre pour surmonter par la force la honte d’être pauvre, la rage de voir sa mère exclue de sa riche famille.
Choisir la baston comme mode d’expression laisse peu d’alternatives pour grandir dans la Colombie des années 70. Incapable d’empathie et inapte à construire une relation sentimentale, il ne perçoit le quotidien qu’à travers sa monotonie. Sa fougue, et celle de toute une génération, se brûle dans l’inconscience du risque et des drogues...
Luis Andrés Caicedo Estela décrit avec un réalisme saisissant la colère, la castagne qui monte, lÂ’immédiateté de lÂ’action, la violence mais aussi la peur et la honte issues et génératrices dÂ’exclusion. Aux antipodes des grandes figures de la littérature latino-américaine comme Gabriel GarcÃa Márquez, lÂ’auteur colle à une réalité sociale - de rue - qui fait de son Âœuvre littéraire une des plus originales de la littérature colombienne.
Bien que prolifique, Andrés Caicedo est peu connu en France et dans le reste du monde, du fait de son suicide à 25 ans, le 4 mars 1977, conformément à l’autodestruction qu’il préconise. En hommage à ce talent singulier, Belfond – qui a déjà édité Que viva la musica ! (2012) - publie ce second roman toujours très bien traduit par Bernard Cohen.
Marie-Claude Bernard ( Mis en ligne le 25/10/2013 ) Imprimer
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