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Une âme innocente
Edney Silvestre   Le Bonheur est facile
Belfond 2014 /  17 € - 111.35 ffr. / 190 pages
ISBN : 978-2-7144-5376-1
FORMAT : 14,0 cm × 22,5 cm

Hubert Tézenas (Traducteur)
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«Cet après-midi là, lundi 20 août, 15h43». Ainsi débute le deuxième roman d’Edney Silvestre, ancien scénariste, journaliste brésilien qui couvre le Mondial depuis les favelas. Situé dans les années 90, au début du gouvernement Collor, le roman, découpé en séquences précises, fait penser à un film policier où les groupes de personnages jouent dans un mouvement précis et logique avec des flashbacks.

Les faits se déroulent à Sao Paulo et sont présentés selon une chronologie originale sur laquelle joue l’écrivain pour varier les points de vue. Le lecteur est entraîné dans une spirale s’enroulant autour de l’événement-clé : le rapt. Peu à peu s’assemblent les pièces du puzzle, le suspens est maintenu avec brio. D’un côté, les riches comme le publicitaire Olavo Bettencourt, parvenu au rang de milliardaire, lié au nouveau pouvoir, sa belle épouse, Mara, échappée des favelas, ancienne escort-girl, soumise, et leur fils Olavinho. De l’autre côté sont les pauvres, domestiques, avec Isaac, petit garçon sourd-muet. Au milieu sévit un gang d’anciens agents internationaux de Pinochet : brésiliens, uruguayens et chiliens en mal de dictature, avec un plan diabolique, enlever le petit Olavinho contre une rançon prélevée sur les sommes détournées par le nouveau pouvoir. Sur le chemin du retour de l’école, le chauffeur est assassiné mais c’est le fils du gardien qui est enlevé. Déjouer ce piètre plan n’est qu’une formalité pour Bettencourt. Mais que va devenir le petit Isaac ? Sera-t-il sacrifié comme toutes les victimes des nostalgiques de la dictature militaire (1964-1985) ?...

Edney Silvestre nous révèle la corruption du gouvernement brésilien, la lubricité malsaine de ce publicitaire assoiffé d’argent que rien n’arrête, le mépris des riches envers leurs serviteurs, la différence des classes sociales, les millions de Brésiliens ruinés par le «confisco» du gouvernement Collor qui prélevait toutes les sommes épargnées sur les comptes bancaires au-dessus de 1250 dollars. «Il était temps de redorer à l’international l’image du gouvernement du jeune et séduisant président brésilien, car de là découleraient toutes sortes de belles affaires, même s’il était sans doute plus facile de percevoir des commissions occultes sur des contrats signés avec des pays et des entreprises asiatiques» (p.20). Le bonheur est facile pour un enfant qui dessine, mais la contradiction entre le titre et le récit peut servir de base pour montrer qu’il s’agit d’une notion essentiellement relative, ou souligner que le bonheur n’est en effet pas facile.

En ces temps de Coupe du Monde, ce récit nous plonge dans l’histoire récente d’une jeune démocratie : le Brésil, fric et crack, buildings et favelas, a encore du mal à vaincre ses démons. L’auteur étoffe de sa recherche journalistique la structure d'un thriller moderne.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 16/07/2014 )
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