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Du côté de chez Proust
Véronique Aubouy   Mathieu Riboulet   A la lecture
Grasset 2014 /  18 € - 117.9 ffr. / 240 pages
ISBN : 978-2-246-79946-7
FORMAT : 14,0 cm × 20,5 cm
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Quel point commun y a-t-il entre «Apolline, dix-huit ans et les cheveux frisés, un air résolument effronté» qui «chevauche un petit cheval mongol croisé d’un Prjevalski, dont la robe est jaune, les crins noirs et les jambes un peu zébrées» (p.7) et «Marcel le paysan cévenol» qui a «de grandes oreilles et un grand nez, signes nobles de la vieillesse», «aussi de grandes lunettes et un grand chien […] couché sur ses pieds» (p.124) ? Qu’est-ce qui peut bien réunir «Radovka, la petite secrétaire, méritante soldate et grande traductrice» (p.39) et «Charles […], motard accidenté revenu du monde des motards morts» (p.106) ? Que peuvent partager «Le jeune homme» qui «vient de livrer plusieurs sapins chez Coutot-Roehrig» (p.185) et «Laurent Perrin (le vrai)» (p.32) ? La réponse tient en un titre : A la recherche du temps perdu…

Habitée par cette œuvre, la cinéaste Véronique Aubouy s’applique, depuis vingt ans, à la mettre entre les mains d’une «myriade de liseurs de toutes sortes» (p.231) – 1100 au total – qu’elle filme en train de lire… C’est le récit de cette drôle d’aventure qu’elle nous livre ici, dans une sorte de contrechamp, en dialoguant avec l’écrivain Mathieu Riboulet, pour faire résonner texte et image et observer de manière quasi clinique l’influence des créatures de papier sur la vie des êtres de chair : «Proust lu, machine à faire des portraits radiographiques» (p.214).

Projet extravagant, donc : «Elle est un peu dingue cette meuf» (p.169), dit d’ailleurs le gardien de nuit chargé de veiller sur son «bébé», «un film qui dure cent heures, avec que des mecs qui lisent, et d’autres mecs qui dorment devant le film» ! Oui, mais surtout un véritable hommage à cette activité si singulière qu’est la lecture, et à son incommensurable pouvoir sur nos existences : «ressusciter les morts […] faire entendre leurs voix, […] redonner un peu de mouvement à leurs corps, […] dessiner en filigrane au-dessus de celui que nous peuplons, transitoire, leur monde à eux, aux contours imprécis, si densément peuplé, si fermement installé dans la grande durée» (p.147).

Au fil des chapitres qui sont autant d’échos à des passages de la Recherche, les auteurs questionnent leur propre mémoire, éprouvant la «mansuétude géniale de ce livre : ouvrir, ouvrir toujours plus, indéfiniment, pour que chacun soit un géant et ait sa place démesurée, dans le Temps» (p.230) en nous faisant accéder avec eux à l’universel que seule la littérature nous permet d’atteindre.

Et, si le style de ces pages n’a malheureusement rien de celui du Narrateur, il a au moins un mérite : faire du titre une injonction somme toute plutôt réjouissante ! Oui, «à la lecture», et vite !


Sarah Devoucoux
( Mis en ligne le 06/10/2014 )
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