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12 février 2013
Badroudine Saïd Abdallah   Mehdi Meklat   Burn out
Seuil - Points 2017 /  5.90 € - 38.65 ffr. / 144 pages
ISBN : 978-2-7578-6453-1
FORMAT : 10,8 cm × 17,8 cm

Première publication en septembre 2015 (Seuil)
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On est admiratif de la façon dont Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah nous offrent avec ce Burn out un panorama saisissant sur notre société.

Les deux jeunes auteurs, que l'on a déjà lus (Le Bondy Blog) et entendus sur France Inter, reviennent avec ce premier roman sur ce fait divers du 12 février 2013 : Djamal Chaab, 41 ans, meurt en s'immolant par le feu devant une agence Pôle emploi nantaise. Un homme robuste et séduisant, yeux Grande Bleue, calvitie précoce, charme évident. Parti d'Algérie il y a quelques années, venu en France par amour, idylle virtuelle sur la toile avec une infirmière qu'il épouse et avec qui il fonde sa famille. Un clown, qui aime rire et amuser. Terminus, le suicide, après une série de petits boulots - la boucherie, comme chaudronnier -, le chômage et l'hydre administrative qui lui annonce finalement sa fin de droits. Un parfait anti-héros qui nous est dépeint à travers un kaléidoscope narratif, démultiplication des portraits et des voix.

Ceux qui ont connu Djamal se passent le relais de la narration, une voix par chapitre, de la mamma abandonnée aux derniers mots de l'homme bientôt suicidé, un manteau aux poches profondes, pour l'essence et le briquet. "Je ne suis plus celui qui a traversé les airs et les mers. J'insiste, mes yeux dans mes yeux. Je ne suis plus celui qui n'a jamais cru en la mort comme dernière issue. Je me regarde encore un peu. Je suis mon étranger".

Des images de cette qualité, beaux babas imbibés de poésie, les deux auteurs en sont prolixes. Des reflets doux-amers sur cette vie naufragée. On pense aux voix des exilés morts noyés, cousues ensemble par Youssouf Amine Elalamy (Les Clandestins, Au Diable Vauvert, 2001). Un catalogue humain, purée de petitesses et de beautés, bouillie peu reluisante mais dépeinte avec sincérité et empathie par nos deux plumes.

Djamal, dans la défragmentation de ses versions originales, n'en devient hélas pas plus lisible ; on ne comprend pas mieux le choix final terrible, on saisit par contre la bêtise de ceux qui l'ont accompagné dans sa chute, les gens de peu qui l'ont aimé, ceux qui ne l'ont pas vu, compris, aidé, jusqu'au Ministre du Travail, croqué brillamment dans son costume de Ministre. Le lecteur est Djamal, est ce ministre, coups sur coups habillé des oripeaux de chaque personnage. Un suicide qui, dès lors, sonne comme un effroyable meurtre collectif.

Sujet, rythme, style, profondeur des personnages, tout sonne bon et juste dans ce roman qui dit nos vérités, conte sans fin heureuse même si un phénix, à un moment du récit, traverse les lignes...


Thomas Roman
( Mis en ligne le 01/02/2017 )
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