| Pierre Mérot Réveillon
Rivages 2017 / 20 € - 131 ffr. / 270 pages
ISBN : 978-2-7436-3936-5
FORMAT : 14,0 cm × 20,6 cm
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En soixante-quatre très courtes saynètes, Pierre Mérot illustre ce 24 décembre particulier qui finit en apocalypse déjantée pour les locataires d’un immeuble situé près ''Shakespeare and Company'', librairie proche de Notre Dame et de l’Hôtel-Dieu à Paris.
Du matin aux douze coups de minuit quand les cloches de Notre Dame carillonnent à la volée, avec une Nativité (sinon ce ne serait pas Noël...), nous suivons les aventures déstabilisantes et les embrouilles d’une bonne dizaine de locataires, tous à moitié fous et hauts en couleurs. Au centre de cette folle sarabande, Vadim, l’écrivain dont les parents habitent aussi l'immeuble, et sa douce amante Eve, une quadragénaire blonde et douce.
La gardienne, Aubépine de Grandjacques, est veuve, mise sous tutelle par son fils ; elle est plus connue par son nom de blogueuse, Aubépine Web-Ouaib, et passe sa journée à écouter en boucle, ''A White Shade of Pale'' de Procol Harum. Le seul duplex appartient aux trois sœurs Parker, propriétaires par ailleurs de tout le bâtiment, de vieilles hippies, immensément riches grâce au pétrole de leur père, qui écoutent de la musique indienne, parfumées de patchouli : Athéna, Calypso et Pénélope. «Calypso, soixante-dix ans, était donc le cadette. Tout en discourant, elle cherchait activement son string en latex dans sa commode bordélique car elle aussi voulait se faire Charlie».
Il faut dire que Charlie est un bel homme noir aux épaules très musclées, qui les aide à distribuer de l’argent aux pauvres pour Noël, mais qui est plutôt porté vers la Religion. Passe également Joseph, le médecin des pauvres, qui aura son heure de gloire en fin de journée, toujours accompagné de son mainate Gracula qui ne sait que des jurons... ayant auparavant appartenu à un rappeur ! Fifi, le critique littéraire surnommé Fiente, jette les livres qu’il reçoit dans le vide-ordures et la concierge les récupère pour les lire. Il est l’auteur aigri d’un «Dialogue acrobatique de sept cents pages entre Staline, Guy Debord et le Dalaï-Lama» vendu à une quarantaine d’exemplaires. Sa protégée est Alexandra, une nymphette dévergondée, auteure d’un roman prometteur, Gan Bang Collège.
A la fin de la journée, on assiste à un feu d’artifice délirant. Par la présence d’un nuage bizarre qui recouvrait Paris depuis le matin, la température monte peu à peu... jusqu’à atteindre quarante degrés ; la violence due à la chaleur se déchaîne dans les rues avant le retour brutal des flocons de neige au moment de la messe de minuit.
Ce genre de roman a son public ; il faut aimer la cocasserie mêlée à la gravité, la fantaisie loufoque, la liberté de se laisser emporter par un récit sans queue ni tête.
Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 07/07/2017 )
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