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Familles, je vous hais
Alessandro Piperno   Là où l'histoire se termine
Liana Levi - Piccolo 2021 /  11 € - 72.05 ffr. / 284 pages
ISBN : 979-10-349-0354-2
FORMAT : 12,0 cm × 18,0 cm

Première publication française en août 2017 (Liana Levi)

Fanchita Gonzalez Batlle (Traduction)

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Mateo Zevi, pour des raisons rocambolesques, bien que descendant d’une famille bourgeoise juive romaine, a dû fuir l’Italie à cause de dettes abyssales. En Californie, il a vécu d’expédients, descendant peu à peu l’échelle sociale, entre indigence et criminalité. Son principal créancier, un mafieux, meurt enfin ; il peut donc, seize ans plus tard (et deux épouses américaines, ce qui fait de lui un polygame à quatre épouses en comptant les deux Romaines), refaire surface à Rome où il a laissé sa famille, ayant fui comme un voleur. Mais ses choix de vie parfois lamentables lui valent des différends sérieux avec ses deux enfants devenus adultes.

Les vrais protagonistes du roman sont ces deux enfants italiens. Martina vient d’épouser Lorenzo, un fils de bonne famille très snob, et fait face à des disputes conjugales récurrentes, son jeune époux subissant le joug d'une mère envahissante et susceptible. Georgio a réussi dans les affaires en créant des restaurants ; «L’Orient Express» est un de ceux où il faut être vu pour faire partie de la bonne société romaine ; il accepte sa judéité mais il est hypocondriaque et apprécie très moyennement son statut de futur papa. Il est très rancunier et ne veut absolument pas revoir son père dont il a honte et qu’il considère comme un déclassé social, ce qui est rédhibitoire pour lui. «La seule excentricité acceptable est celle associée au succès». Federica, quarante-neuf ans, mère de Martina, est le pivot central vers qui tous se tournent, elle résout les problèmes de toute la famille, et aime d’un amour indéfectible et paisible Mateo, malgré sa fuite. Elle a un livre fétiche : Les Buddenbrook de Thomas Mann.

Une foule de personnages secondaires, amis anciens et nouveaux, parentèle, épouses abandonnées, traverse le roman et lui donne des teintes tour à tour comiques, fragiles et émouvantes. A la fin, un événement tragique, auquel personne n’est préparé, vient perturber et bouleverser tout ce petit monde...

On éprouve une vraie sympathie pour ces personnages qui essaient de surnager malgré leurs névroses, leurs contradictions, leurs failles. Piperno donne corps aux silences familiaux, à l’hypocrisie sociale, aux ambitions blessées. Ecrit dans une langue limpide et délicate, sans préciosité, mêlant avec bonheur comédie, tragédie, farce et parodie, le récit, admirablement traduit, sait unir le portrait d’une vie de famille à la description des tensions, des peurs, des drames et des espoirs de toute une société. Un roman choral très réussi dont on aimerait beaucoup lire une suite, comme l’auteur l'avait fait avec le diptyque du Docteur Pontecorvo (La Persécution et Les inséparables, deux ouvrages également traduits en français).


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 15/01/2021 )
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