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| Littérature -> Romans & Nouvelles |
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Un coeur lourd de son passé | | | Pierre Vavasseur Un manque d'amour
JC Lattès 2001 / 14.96 € - 97.99 ffr. / 160 pages
ISBN : 2709622556
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Certains ont toutes les apparences du bonheur. C'est le cas du héros d'Un manque d'amour, le premier roman de Pierre Vavasseur. Parisien d'une quarantaine d'années, Christophe Victor mène la vie agréable de chroniqueur de spectacle pour un grand hebdomadaire. En réalité, comme chez les héros de Fitzgerald, Christophe a une fêlure. On apprend vite qu'il ne lit plus, ne sort plus, qu'il ne fait, en réalité que survivre...
Surgit alors le récit du lent "effondrement intime" du personnage et des origines de cette blessure qui le ronge depuis son enfance. Christophe désigne celle-ci comme "un agglomérat de choses molles" et a le sentiment d'avoir "poussé comme une graine qui germe dans une terre neuve". Fils unique d'une famille très modeste, il est coincé entre une mère autoritaire, sans tendresse et un père simple et faible. Une famille où l'affection n'existe pas.
Il vit alors à Chalon. L'auteur, dont c'est la ville natale, évoque par petites touches cette atmosphère de province des années soixante qui rappelle les vieilles cartes postales Yvon : "Le ciel plus souvent gris que bleu, plombé, indifférent", "la sous-préfecture (qui) paraît retirée du cours des choses","la facade de la clinique aussi blanche que les draps de ses lits", les obsèques de De Gaulle suivies derrière la vitrine d'un marchand de téléviseurs...
Après avoir perdu son premier et unique amour, Claire, morte d'une leucémie, Christophe, veuf et comme orphelin, est monté à Paris. N'est-ce pas une ville où les apparences peuvent triompher, où l'on peut grimer une vie désolée en existence brillante et facile ? Ce Paris, Pierre Vavasseur, pourtant grand reporter au Parisien le décrit peu. Le roman aurait sans doute gagné en intensité si l'auteur s'était attaché à le mettre davantage en scène pour mieux l'opposer à la vie intérieure du personnage. Paris, en tout cas, est pour Christophe une façon de faire son deuil de l'amour. Laura, Emma, Elsa...les femmes se succèdent comme d'ailleurs les scènes de couple dont les malentendus révèlent l'incapacité de Christophe à aimer.
Le roman s'achève cependant sur une sorte de retour en grâce : si l'amour a manqué, il n'est peut-être jamais tout à fait loin...
Ariane Charton
( Mis en ligne le 29/10/2001 )
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