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Au fil de la plume par-dessus les frontières
Edeet Ravel   Dix mille amants
Belfond - Les Etrangères 2005 /  19 € - 124.45 ffr. / 323 pages
ISBN : 2-7144-3994-2
FORMAT : 14,0cm x 22,5cm
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Edeet Ravel, née en 1955, vit depuis toujours entre Israël et le Canada ; née en Israël elle a passé les premières années de sa vie dans un kibboutz avant que ses parents ne décident de s’installer au Canada. Dix mille amants est son troisième roman, mais le premier paru en français. On y retrouve de nombreux éléments autobiographiques : le parcours général de la narratrice, Lily, et sa dénonciation de la guerre, son appel à une entente entre Juifs et Palestiniens. Edeet Ravel est en effet une militante active pour la paix au Proche-Orient et la création d’un état palestinien. Dix mille amants est aussi un roman militant qui permet à la narratrice de développer un plaidoyer passionné en faveur de la paix, sans chercher à atténuer les responsabilités, en appelant à un avenir ouvert, à sortir d’un destin programmé. Ses personnages se débattent dans une histoire qui les dépasse. «En chacun de nous, il y a sept cent tragédies grecques qui se déroulent. Et trois cents nouvelles de Kafka en même temps» (p219).

Le récit est construit en flash-back : la narratrice, Lily, qui vit à Londres, se souvient, à l’occasion de la visite que lui rend sa fille, de ses vingt ans dans les années 70. Partie étudier à Tel Aviv, elle avait rencontré Ami, juif israélien qui l’avait prise en stop pour la conduire à Jérusalem. Se noue alors une passion réciproque ; Ami entraîne Lily dans son univers : chez ses amis arabes de Jérusalem, à sa visite hebdomadaire sur la tombe de son frère, dans sa famille, ou ce qu’il en reste après la mort de ses deux frères : sa mère folle, sa sœur.

Ami travaille pour l’armée : il interroge pour le compte des services secrets les suspects qui lui sont livrés. Son art tient à ce qu’il les fait parler, par compassion, sans user ni de torture ni de violence. La mort d’un jeune détenu le conduit à démissionner d’un métier qui lui fait désormais horreur, et à revenir à sa vocation initiale : le théâtre. L’histoire d’amour se déroule telle qu’on peut l’imaginer dans un récit assez convenu… Elle sert aussi à «faire le tour» d’Israël : du kibboutz de la frontière, des territoires occupés, au désert, en passant par Jérusalem et Tel Aviv.

Cependant l’intérêt du roman est ailleurs : Edeet Ravel inscrit son histoire contemporaine dans une longue tradition à la fois biblique et israélienne : elle cherche à comprendre la complexité de la situation en interrogeant l’hébreu, langue à la fois ancienne et reconstruite au XXe siècle pour accompagner la naissance d’une Palestine juive, puis d’Israël («Langue sobre, l’hébreu est aussi un univers linguistique aux résonances complexes, en raison du passé historique dont les mots se sont chargés au travers des anciens textes bibliques, des traités mystiques et des exégèses» (p.24). Dans le labyrinthe israëlien, la langue pourrait être un fil d’Ariane.

L’interrogation reste constante d’une guerre omniprésente qui contamine tous les rapports sociaux ; et tout à la fois de ses origines et de l’issue à trouver. Sur ce point on peut lire également d’autres femmes écrivains israéliennes : Zeruya Shalev (Mari et femme, Vie amoureuse, Gallimard, 2003 et 2004), Alona Kimi, (Suzanne la pleureuse, Gallimard, 2001) ou encore Judith Katzir (La Mer est là, ouverte, Gallimard, 2003). Car il y a une réelle originalité de cette littérature féminine israélienne, des textes et des auteurs à découvrir absolument...


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 03/01/2006 )
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