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L'incessant suicide d'une nation
David Albahari   Globe-trotter
Gallimard - Du Monde Entier 2006 /  19.50 € - 127.73 ffr. / 215 pages
ISBN : 2-07-076752-3
FORMAT : 14,0cm x 20,5cm

Traduction de Gojko Lukic et Gabriel Iaculli.
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L'actualité autour de la mort de Slobodan Milosevic rappelle que quelque part entre l'Adriatique et les montagnes grecques, une nation qui n'en a jamais vraiment été une, n'a pas fini de panser ses blessures... L'histoire de l'ex-Yougoslavie concentre en elle les contradictions et les drames du XXe siècle, ses lignes de fractures aussi qui, paraît-il, deviendraient aujourd'hui des fossés entre civilisations...

David Albahari, en écrivain, l'âme à fleur de peau, ne peut qu'être porteur de ces bouleversements. Fait révélateur, c'est en romancier phare de l'ex-Yougoslavie, qu'il est présenté au lecteur. Parce qu'il y est né en 1948, à une époque donc, celle de son enfance, où le bouclier soviétique, mieux que tout autre, assurait la solidité apparente de la nation Yougoslave. Le suicide de cette nation, pour reprendre une expression en vogue, l'a conduit vers l'Ouest, au Canada, où se tient ce nouveau récit publié chez Gallimard.

Globe-trotter est un roman difficile, une sorte de huis clos entre trois esthètes, des intellectuels, et leur impossible dialogue sur ces passés spectres qui ne partent pas. Le narrateur, un peintre bénéficiant d'une bourse, tombe en fascination devant Daniel Atias, un écrivain juif, serbe... Leur étrange duo, dont on ne saisit pas vraiment les ressors, vient se heurter à un troisième personnage : l'énigmatique Matulic, petit-fils d'un “globe-trotter”, en fait ancien oustachi en fuite... croate, et fasciste, donc... Spectateur introspectif du rapport entre les deux hommes, le narrateur dit sans la dire l'improbable entente entre des êtres que leurs passés ont pris en otage. La fin, dès lors, ne suprendra pas... “Il nous avait déjà raconté, a-t-il dit, comment il s'était senti prisonnier, soumis à la pression d'un choix ethnique étriqué, et avait fui la langue croate comme on fuit un incendie.” (p.97)

Trop à dire sans les mots... Ce qui rend ce roman confus, parfois pénible. A ne conseiller donc qu'à ceux qui connaissent l'auteur, ont lu ses précédents livres - L'Homme de neige, plus poétique et envoûtant par exemple. “On peut partir, aller ailleurs [...], on peut s'installer sur un autre continent, on peut labourer un autre champ, mais on ne peut jamais faire disparaître de soi, de sous ses ongles, de son coeur, cette terre originelle, ce fertile terreau qui reste toujours, quoi qu'il arrive, notre seul vrai foyer.” (p.133)


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 17/03/2006 )
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  • L'Homme de neige
       de David Albahari
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