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L'Empereur d'Occident
Pierre Michon   L'Empereur d'Occident
Verdier - Verdier poche 2007 /  4.50 € - 29.48 ffr. / 78 pages
ISBN : 2-86432-493-8
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm
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Dans L’Empereur d’Occident, Pierre Michon fait le portrait d’Attalus, musicien transformé en empereur de paille et à éclipses par la volonté étrange d’Alaric, le roi barbare qui mit Rome à sac au tout début du Ve siècle.

Comme souvent chez Michon, le portrait est oblique et diffracté : le vieil Attalus, orphelin de père et surtout de cet Alaric qui le fit empereur, se confie au jeune Aetius, futur Capitaine Général des armées romaines, fils lui-même d’un père toujours absent et qui le laissa en otage aux barbares. Attalus raconte donc à ce fils abandonné ayant fantasmé, lors de sa captivité, ce fameux Alaric en «père selon le cœur» (p.16), sa propre rencontre avec le chef Goth et le privilège qu’il eut d’en être l’aède, insuffisant certes, mais heureux, «heureux de ne pas suffire mais de (s)’efforcer sans trêve vers ce qui serait suffisant, si cela existait. Ainsi, peut-être, que le Fils, exaspéré de n’être que lumière empruntée mais tout amour pour la source de toute lumière, s’épuise vainement à briller comme le Père et à s’en rendre digne» (p.53). Le portrait se fait en deux temps, d’abord à travers les confidences décousues, amères, émues, dérisoires, théâtrales et peut-être mensongères de l’empereur déchu, puis par la reconstitution d’Attalus qui va bientôt vaincre, mais par les armes et par conséquent avec indifférence.

Comme souvent, il est donc question de l’impossibilité d’être à la hauteur des pères et du fait que l’art soit voué à l’échec pour les fils. Pierre Michon a écrit L’Empereur d’Occident après la publication en 1984 des Vies minuscules. Il s’agissait pour lui de ne pas être écrasé par le succès de ce livre et de tenter quelque chose qui ne soit pas de l’ordre de sa propre biographie ou de celle de ses aïeux. Mais «ce livre est un peu raté parce c’est un coup d’essai, un coup pour rien avant que je ne découvre que si je devais traiter de petites ou grandes vies passées, elles devaient avoir un rapport avec la création littéraire ou – à la rigueur – picturale», confesse l'auteur (Les Livres de leurs vies, entretien avec Bruno de Cessole, Paris, éditions du Centre Georges Pompidou, 1995, p.8). L’Empereur d’Occident fut publié chez Fata Morgana en 1989 avec des illustrations d’Alechensky, comme si la peinture avait dû compenser le «ratage» du texte.

Reste, dans cette réédition sans illustration dans la collection Poche de Verdier, une manière de Salambô minuscule, une méditation sur la vanité, les faux semblants, la fascination du pouvoir et de l’art, et un travail préparatoire des œuvres à venir.


Alain Romestaing
( Mis en ligne le 12/02/2007 )
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