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Sur un air de Granados...
Henri Gourdin   La Jeune fille et le rossignol
Rouergue 2008 /  19.50 € - 127.73 ffr. / 314 pages
ISBN : 978-2-84156-933-5
FORMAT : 15,0cm x 24,0cm
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Henri Gourdin signe avec La Jeune fille et le rossignol son premier roman, après avoir écrit de nombreuses biographies. Le titre, tiré d’une valse espagnole du compositeur catalan Enrique Granados (1867-1916), évoque l’histoire, à la fois belle et tragique, de Maria Soraya.

En 1936, l’insurrection des généraux fascistes, sous l’égide de Franco, déstabilise la république espagnole et annonce le commencement de la sanglante guerre civile. En janvier 1939, les nationalistes s’emparent de la Catalogne jusque-là épargnée. Barcelone, Tarragone… sont écrasées. Maria et sa jeune sœur se retrouvent orphelines le 14 janvier et sont condamnées à l’exil comme des milliers de catalans. Le camp insalubre d’Argelès sur mer dans lequel, tous les matins, les civières emportent des corps, est leur point de chute. Un jour, Maria est engagée par la famille Puech pour travailler dans leur boulangerie. Villefranche-de-Conflent, village fortifié des Pyrénées, va constituer, pour cette jeune fille de 17 ans, un microcosme salvateur, malgré ses codes, ses mœurs, ses habitants, qu’elle ne comprend pas toujours.

Ainsi Maria, au fil de sa reconstruction, se nourrit des diverses rencontres avec ces catalans français, sa nouvelle famille. Avec chacun, elle noue des relations fortes, tendres, conflictuelles, complices. Chacun, à sa manière, est comme une marche de l’escalier qui lui permet de se libérer de ses angoisses, de ses douleurs. Il y a aussi les retrouvailles avec Pablo Casals, le grand musicien qui est le pont nécessaire entre son existence passée et son présent. Maria se fortifie, prend de l’assurance et inversement, la France sombre dans la guerre (invasion du Nord par les allemands, prise de pouvoir de Pétain, Vichy, les restrictions...).

La beauté et l’élégance du roman de Henri Gourdin réside dans ce paradoxe fragile : les horreurs de la guerre, l’extrémisme montant, la brutalité et la violence de l’Humanité planent tels des rapaces affamés et menaçants sur un village et ses habitants parfois rustres mais non moins sensibles et bons, sur une région montagneuse et sa nature éblouissante, sauvage. L’ambiance créée par l’auteur est délicatement sensorielle. On sent l’odeur de la farine, du pain chaud, les effluves des arbres, on entend les notes de piano, la puissance des torrents, les bruits de la nuit, on voit les murs de la forteresse, les étoiles dans le ciel sombre, on ressent la tristesse des uns et des autres, leur joie fait sourire, leur ingratitude accélère le rythme cardiaque.

La finesse et la subtilité avec laquelle est abordée cette période noire de l’histoire de l’Europe renforcent la volonté de lutter contre toutes formes d’extrémisme. A lire tranquillement, avec en fond sonore la musique romantique et mélancolique de Granados.


Frédéric Bargeon
( Mis en ligne le 06/06/2008 )
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