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Littérature  ->  Essais littéraires & histoire de la littérature  
 

Déserts peuplés
Philippe Djian   Jean Rouaud   Philippe Claudel    Collectif   L'Arsenal - N°1
Revue L'Arsenal 2005 /  25 € - 163.75 ffr. / 320 pages
ISBN : 2-9525389-0-5
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Tirées à un nombre limité d’exemplaires, mal distribuées, peu connues, les revues ont la vie dure. Pourtant, c’est elles qui animent la vie intellectuelle contemporaine. Elles diffusent les idées nouvelles, confrontent les points de vue, s’interrogent, se questionnent, créent. Leur rôle est évident dans le domaine des sciences sociales où les livres de caractère réellement scientifiques se font de plus en plus rares : on va au fond des choses dans les articles de revue avant de proposer des synthèses au grand public cultivé en volumes. Il ne l’est pas moins en littérature : nombreuses sont les petites publications autour desquelles se retrouvent quelques amis, quelques personnes qui partagent la même idée de l’écriture (ou non). Elles sont parfois confidentielles mais participent toujours d’un bouillonnement dont profitent à la fois les éditeurs, les écrivains et les lecteurs. C’est pourquoi la naissance d’une nouvelle revue littéraire doit nous enchanter.

L’Arsenal se présente comme une publication dédiée uniquement à la production littéraire contemporaine. Dans ses deux numéros annuels, le lecteur ne trouvera pas de textes critiques ou de réflexions sur l’art, pas de comptes-rendus, de renvois à d’autres revues ou de notes. Seules les courtes notices sur chaque auteur ne relèvent pas de la littérature. Mais ces textes appartiennent à tous les genres, dans une volonté explicite de diffusion de ceux-ci. Le sommaire reflète cette ouverture : poésie, théâtre, chapitres de romans, textes plus personnels («témoignages») et même traduction. Tout cela en proportions assez mesurées, voilà qui nous change heureusement de la tyrannie romanesque sur la littérature contemporaine. La revue a même le courage de faire paraître des traductions, activité difficile et ingrate que n’ont pas reniée les plus grands (Larbaud, Queneau…) mais qui est rarement mise en valeur : Lionel Duvoy propose ici une traduction de La Succession de Diogène de Sinope de Wieland.

Il n’y a pas d’unité de forme : certaines pièces constituent un tout, d’autres sont des extraits d’une œuvre plus vaste, certaines enfin sont des ébauches. Pas d’unité de ton non plus, des textes très différents dans leur écriture ou dans couleur. Aucun format n’est imposé afin de permettre à chacun de contribuer à l’œuvre commune selon ses désirs et sa personnalité. Antichambre d’une publication en volume ou fin en soi, ce sont toujours des écrivains importants –ou du moins expérimentés – qui fournissent des contributions. L’Arsenal n’est pas une revue étudiante. Et l’objet livre met son élégance au service des textes : les larges marges, la distinction de la typographie bicolore facilitent la lecture et attirent la main.

Il n’en reste pas moins que demeure l’ambiguïté fondamentale de la revue littéraire. Une revue possède une périodicité et par là même une caducité. Un texte peut-il n’être lisible qu’au premier semestre 2006 ? Peut-être est-ce le lecteur qui résoudra ce paradoxe en feuilletant la revue au-delà du temps qui est le sien, pour relire tel poème de Le Guillou ou après être passé devant la librairie de la place Saint-Sulpice dont parle Claudel. Le temps de la création – tout comme celui de la lecture – n’est pas un temps court. Or, paradoxalement, ce sont les périodiques qui se permettent de prendre un temps que les éditeurs et les libraires n’accordent pas toujours aux volumes.


Rémi Mathis
( Mis en ligne le 10/04/2006 )
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