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Littérature -> Classique |
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C’est pas l’homme qui prend la mer... | | | Joseph Conrad Le Flibustier Autrement - Littératures 2005 / 19 € - 124.45 ffr. / 287 pages ISBN : 2-7467-0670-9 FORMAT : 14x22 cm
Titre original : The Rover Traduit de langlais par Sylvère Monod. Imprimer
De tous les romans de Joseph Conrad, Le Flibustier est sans doute le plus déroutant, à tel point que la critique et le public lui ont toujours réservé un accueil perplexe. Les éditions Autrement nous donnent loccasion de (re)découvrir une uvre singulière, la dernière achevée par lauteur britannique avant sa mort.
Pas besoin davoir le pied marin pour apprécier ce roman se passant surtout sur terre, contrairement aux autres livres de Conrad. Autre particularité, laventure occupe très peu de place, la toute fin de luvre. Le récit ne laisse pas le souffle court ; cest lhistoire de Peyrol qui, au soir de sa vie, quitte la carrière après avoir bourlingué sur toutes les mers. Il retourne aux environs de Toulon, sur les terres où il est né et sinstalle dans la ferme dEscampobar. Mais le roman parvient tout de même à griser car il charrie toute la tristesse du dernier retour au port.
Le Flibustier est ainsi le roman du calme revenu après la tempête. Peyrol, après une vie de marin, frémit en simaginant la vie de «terrien» à laquelle il a échappé en naviguant au long court. De son passé, on napprendra que peu de chose : il aura été pirate, esclave au Moyen-Orient, canonnier dans la marine française, un homme que plus rien nétonne. Sa vie est derrière lui, cest le moment de jeter l'ancre et de carguer les voiles.
La ferme dEscampobar nest pourtant pas une retraite paisible, ses occupants ont tous derrière eux un passé rempli de cadavres. Le sang versé lors de la Révolution est encore tout chaud des massacres perpétués à Toulon par les républicains fanatiques. Ce contexte fait de la deuxième partie du roman un huis clos angoissant, la ferme réunissant Scevola, un de ces républicains «buveur de sang», Arlette, à moitié folle davoir vu ses parents se faire massacrer, et sa tante Catherine qui tente de sinterposer entre les deux. La folie semble couver sous les cendres de ce passé sanglant.
Notre loup de mer devait simaginer quil finirait ses vieux jours dans ce lieu face à la mer mais il nen sera pas ainsi. Lenracinement savérera impossible. Peyrol ne pourra pas sempêcher de tirer sa révérence par un dernier coup déclat face aux anglais qui bloquent la rade de Toulon. Ce sombre héros de la mer se devait de répondre à lappel de locéan.
Alexandre Hallouin ( Mis en ligne le 20/07/2005 ) Imprimer | | |
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