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Diabolique
Joyce Carol Oates   Maudits
Seuil - Points 2016 /  9,30 € - 60.92 ffr. / 805 pages
ISBN : 978-2-7578-3227-1
FORMAT : 10,8 cm × 17,8 cm

Première publication française en octobre 2014 (Éditions Philippe Rey)

Claude Seban (Traducteur)

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La très grande romancière américaine Joyce Carol Oates a plusieurs cordes à son arc : essais, nouvelles, poésie, pièces de théâtre ; elle a écrit plus de 70 romans qui nous racontent l’Amérique, plutôt celle des classes moyennes et des pauvres, des petits, de longues sagas familiales sur lesquelles plane l’ombre d’un malheur implacable. Et de temps à autre, elle s’exerce avec une jubilation manifeste à un autre genre : le roman gothique, ainsi sa trilogie rassemblant Bellefleur (Stock, 1981), La Légende de Bloodsmoor (Stock, 1985 - rééd. 2011) et Les Mystères de Winterthurn (Stock, 1987 - rééd. 2012) ; c’est à ce genre qu’appartient Maudits.

Joyce Carol Oates enseigne la littérature à l’université de Princeton et c'est ici qu'elle place son récit situé au début du XXe siècle, très exactement entre 1905 et 1906. Un récit complexe dans lequel intervient régulièrement M.G. van Dyck II, «historien» des faits, qui se présente ainsi : «je descends de deux des plus anciennes familles de Princeton, les Strachan et les van Dyck». Il avertit le lecteur dans un avant-propos daté du 24 juin 1984 : «Un événement entre dans l’«histoire» lorsqu’il est consigné. Mais il peut y avoir des histoires multiples et contradictoires ; comme sont multiples et contradictoires les récits des témoins oculaires».

C’est donc à un jeu subtil de récits entrecroisés que Joyce Carol Oates invite son lecteur : entrer dans les événements mystérieux qui auraient défrayé la chronique de Princeton au début du siècle précédent alors que Woodrow Wilson (davantage connu des lecteurs français comme le président américain lors de la Première Guerre mondiale) était président de l’université. Au cœur du récit, la personnalité complexe de Wilson, et les grandes familles WASP qui toutes ont un lien avec la prestigieuse université. Intervient également, à l’autre bout de l’échelle sociale, figure des changements à venir, le jeune écrivain socialiste Upton Sinclair qui vient de rencontrer le succès avec son roman documentaire La Jungle (sur les abattoirs de Chicago).

Partagés entre tradition, conservatisme et espoirs révolutionnaires, les différents personnages sont happés dans un tourbillon infernal au sens premier du terme. N’est-ce pas le diable lui-même qui s’invite au mariage de la jolie Annabel Slade, jeune fille de la très bonne société ? Quel est ce mystérieux «palais des marécages» ? Quelle est la malédiction qui frappe l’université, la bonne société de Princeton, sur fond de lynchages du Ku Klux Klan ? Quelles sont ces apparitions terrifiantes, les morts revenants ?

Le roman est touffu, fait de récits entremêlés, d’extraits de journaux intimes dont celui d’Adélaïde McLean Burr, d’interventions ponctuelles de l’«historien». De beaux portraits de femmes comme toujours chez Joyce Carol Oates : la névrosée Adélaïde, la moderne Wilhelmina, la romantique Annabel. Des hommes pervers sous leur apparence élégante. Dans cet univers qui fonctionne en vase clos, s’invite le surnaturel cauchemardesque et parviennent en écho assourdi les changements du monde extérieur, la vie des pauvres et leurs douleurs. Une fin en forme de pirouette désinvolte et… un épilogue dont on ne dira rien, mais jusqu’à la dernière ligne l’habile Joyce Carol Oates sait ménager le suspense.

Un roman étrange, complexe, dans lequel il faut s’immerger sans réserves…


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 09/05/2016 )
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