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Marguerite et Gabrielle
Viviane Moore   Ainsi puis-je mourir
10/18 2013 /  8.80 € - 57.64 ffr. / 424 pages
ISBN : 978-2-264-06176-8
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication en février 2012 (10/18)
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Ancien reporter photographe, romancière depuis 1997, Viviane Moore (née en 1960) est l’auteur d’une trentaine de romans et écrit aussi pour la jeunesse.

Ainsi puis-je mourir fait penser aux romans de Mary Higgins Clark à plus d’un titre, même si l'on peut aussi souligner les différences. La narratrice, Gabrielle, arrive dans un château près de sa maison d’enfance, dans la région de Cherbourg, avec son mari Philip. Ils se sont rencontrés peu de temps auparavant et se sont mariés presque immédiatement avent de partir pour un voyage de noces en Italie.

Gabrielle est le nom de plume de la narratrice qui préfère oublier son vrai prénom – Jeanne - et par là-même son enfance douloureuse, marquée par l’abandon de sa mère, que ne put compenser une grand-mère aimante. Le roman commence comme un conte de fées : Gabrielle, en dépit d’angoisses initiales, apprivoise le château dans lequel son mari l’installe, et participe à la décoration, adoptant un mode de vie sans souci, entre écriture, promenade à cheval et soirées amoureuses, entourée d’une nombreuse domesticité. Son mari partage son temps entre l’aménagement du parc et la gestion de sa société financière à San Francisco (vie internet !). Tout se passe bien mais, somme toute, ils ne connaissent rien l’un de l’autre. L’un comme l’autre reste silencieux sur son passé, et si le lecteur découvre celui de Gabrielle au fil du récit, il peut s’interroger sur celui de Philip, son caractère réel, ses intentions. C’est dans cette incertitude que s’installe la tension dramatique (et la ressemblance avec les romans de Mary Higgins Clark).

Gabrielle commence à écrire un roman dont l’action se passe sous Henri IV au XVIe siècle et met en scène une jeune aristocrate, Marguerite, qui a vécu dans les mêmes lieux et dont la chambre est conservée dans le château qu’ils habitent. Une jeune femme au destin tragique dont le souvenir est demeuré dans la région et semble imprégner les murs de la demeure. Les deux récits alternent : l’histoire de Marguerite et celle de Gabrielle qui du roman rose tourne au roman noir avec l’arrivée d’une sœur inconnue et inquiétante de Philip, Terry. Viviane Moore pousse le lecteur à imaginer le parallèle entre les deux héroïnes et fait monter la tension.

Un roman de distraction, pas désagréable à lire, mais un peu affaibli par le côté «conte de fées» qui tire ce qui aurait pu être un thriller vers un roman un peu à l’eau de rose.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 20/11/2013 )
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