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Recherche désespérément Roberto Diaz Uribe
Véronique Ovaldé   Soyez imprudents les enfants
Seuil - Points 2018 /  8,10 € - 53.06 ffr. / 368 pages
ISBN : 978-2-7578-6610-8
FORMAT : 10,9 cm × 18,0 cm

Première publication en août 2016 (Flammarion)
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Un beau roman de Véronique Ovaldé qui reprend des thèmes qui lui sont chers : les lignées de femmes, la transmission familiale, le poids de l'hérédité et des comportements répétés, comment le briser, comment enfin devenir soi. D'une belle écriture, Véronique Ovaldé entremêle deux récits : celui de la narratrice, la jeune Atanasia Bartolome, et l'histoire de ses aïeux, autour d'un lieu unique, Uburuk, au pays basque espagnol. Des histoires de famille, des secrets, des tentatives de fuite, d'émancipation, qui un jour ou l'autre ramènent leurs acteurs à Uburuk, au bord de l'océan. Uburuk, nombril du monde des Bartolome.

Le charme du roman vient de ces deux récits imbriqués et du fil ténu de l'interrogation qui saisit le lecteur : Atanasia arrivera-t-elle à «échapper au discours de (se)s mères» et à devenir une femme indépendante selon ses critères et ceux de son époque, la fin des années 1980 ? Atanasia saura-t-elle, pourra-t-elle, échapper au destin des Bartolome, ces Bartolome à qui une aristocrate avait conseillé : «Soyez imprudents les enfants»... alors que Gabriele Bartolome, fils de lingère, s'apprêtait à partir vers l'Afrique inconnue avec son ami d'enfance, Pierre Savorgnan de Brazza.

Imprudents, l'ont-ils été ces descendants ? Trop prudent, le dernier d'entre eux, le père d'Atanasia, qui paraît bien médiocre auprès de son entreprenant cousin, Robert, le futur peintre. Atanasia adolescente, foudroyée par la découverte d'une toile de Robert, voit sa vie changer à partir de cet instant, et davantage encore lorsqu'elle découvre, presque par hasard, que son père et Robert sont cousins : son père, l'effacé, Robert le flamboyant. «L'histoire d'Atanasia Bartolome pourrait donc avoir débuté, me disais-je, lors de la grande exposition de 1983 au musée d'Art et du Patrimoine de Bilbao». Décidément, Atanasia ne peut que mettre en comparaison son père silencieux et le peintre brillant, d'autant que sur les relations entre les deux cousins, leur enfance, elle ne dispose que du récit de sa grand-mère Espéranza, au prénom fortement symbolique.

À la mort de son père, un an, jour pour jour, après celle de la grand-mère initiatrice, Atanasia se lance à la recherche de Robert. Sa quête la mène à Paris avant de la faire revenir en Espagne. Au terme de la quête, richesses et déceptions s'additionnent, Atanasia découvre que la réalité est bien différente des récits familiaux. En ce sens, elle s'inscrit parfaitement dans la longue lignée des Bartolome qui tous ont rêvé leur vie avant d'affronter des réalités contrariantes, de partir et de revenir.

Le lecteur suit avec intérêt la longue quête, au gré des intuitions et des rencontres d'Atanasia, de l'histoire qu'elle s'est forgée à partir des récits de la grand-mère et des silences des parents. Une quête qui, comme pour ses ancêtres, entraîne la jeune fille au loin pour la ramener au plus près. On ne quitte jamais tout à fait Uburuk.

Véronique Ovaldé construit avec talent un roman d'aventures qui est aussi un roman d'apprentissage ; elle construit toute une galerie de personnages étonnants : la grand-mère qui sait le sens de la vie, le père discret, le couple des parents, la cousine découverte sur le tard, l'improbable initiateur, critique d'art alcoolique, Velevine, Robert le mystérieux, la logeuse parisienne. Certains sont esquissés en quelques lignes, d'autres tiennent un chapitre. Les histoires des ancêtres sont chacune autant de petits romans, de la Grande Peste du XVIIe siècle à la Seconde Guerre mondiale. La dimension magique ou merveilleuse n'est jamais très loin, incarnée par exemple par les trois tantes étranges de Feliziano, qui élèvent l'orphelin dans les années 1660, le fils du premier des Bartolome, que la mémoire familiale a retenu.

Un roman écrit d'une plume alerte et drôle, qui parle à la fois de choses légères, insignifiantes, et de ce qui peut faire le sens d'une vie. Un roman qui s'ouvre sur un suicide pour se terminer sur le choix de la vie.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 09/03/2018 )
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