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Littérature  ->  Fantastique & Science-fiction  
 

Hyper-roman
Maurice G. Dantec   Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute
Albin Michel 2009 /  16 € - 104.8 ffr. / 210 pages
ISBN : 978-2-226-18875-5
FORMAT : 14,5cm x 22,5cm

L'auteur du compte rendu : Essayiste, romancier, Jean-Laurent Glémin est titulaire d’un troisième cycle en littérature française. Ayant travaillé notamment sur les sulfureux Maurice Sachs et Henry de Montherlant, il se consacre aujourd’hui à l’écriture de carnets et de romans. Il n’a pas publié entre autres Fou d’Hélène, L’Imprésent, Fleur rouge, Chair Obscure, Continuer le silence.
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«Elle a jeté un regard de carnassier au surfer, un carnassier dédaignant une viande pas assez bonne pour lui.
- Il mérite même pas de vivre, ce Beach Boy en soldes… Il nous aurait saignés à mort, et en plus ils m’auraient violée, ces enculés, tu le sais… (…)
- Il parlera pas, jÂ’ai fait.
- Quoi ?
- Il parlera pas.
- C’est ça, et les politiciens ont des cerveaux, aussi.
- JÂ’te dis quÂ’il parlera pas.
» (p.158)

«- C’est beaucoup plus que simplement «nous-mêmes» dont il s’agit. Et si l’objectif est la station c’est parce qu’elle se situe au nexus des dimensions cachées de l’univers, celles qui émergent dans la matière noire ou dans la dark energy, celles que notre lumière biologique, vivante, métacorticale, est seule capable de percevoir, et de contrôler.
- Contrôler, tu en es sûre ?
- J’ai peur que tu n’aies pas compris la théologie évolutionniste à l’œuvre dans le syndrome de Schiron-Aldiss.»
(p.186)

Nous non plus !

Ces deux extraits suffisent à analyser le style de Dantec dans sa nouvelle cyber-œuvre. Un couple, un braquage, une cavale (Tiens, tiens, mais ça fait la dixième fois qu’il nous la fait celle-là !), menés tambour battant dans une série d’événements insipides, voilà en gros le sujet de notre hyper-roman. «Hyper», car le préfixe revient sans cesse, histoire de donner une couleur futuriste à l’action. Mais aussi méga, supra, cyber, neuro, etc. Bref, on a compris. Comme dans ces deux extraits, tout le texte oscille entre un langage lâche, jouant sur l’oralité, la vulgarité voire le châtié, et quelques hyper explications savantes sur le mode futuriste, cybernétique ; genre que la science fiction affectionne par-dessus tout. L’ennui, c’est que ça n’est pas de la littérature telle que nous la concevons...

Rajoutons l’élément cosmique (comique) imparable : un jazzman mort qui se prend pour un cosmonaute venant aider des confrères en déroute dans leur station qui va exploser ; ce qui va entraîner notre couple de braqueurs, atteints bien évidemment d’un neurovirus biochimique ultra puissant, dans une aventure semi parallèle et non sans lien avec le propre destin du dit Albert Ayler (1936-1970), musicien qui doit, le pauvre, se retourner dans sa tombe d’être un personnage dans un tel roman !

En fait, Dantec est au roman ce qu’était X-Or ou Spectreman à la science fiction ! Du grand n’importe quoi infantile, que certains adorent, que beaucoup détestent, avec en prime une lâcheté de style qui rend la lecture insoutenable. Pour quelqu’un qui s’attache au futur, on a l’impression de lire de vieux cahiers d’écoliers ! Nous ne parlerons pas du scénario (car on a là un scénario pour la télé, et non un roman) sorti tout droit des cauchemars de son auteur. Bien évidemment, il est facile de laisser les interprétations philosophiques de tout poil corroborer le texte (Nietzsche, Schopenhauer, etc.). Il n’empêche que ce roman est affligeant par son côté répétitif et faussement visionnaire.

Pour celui qui se veut le grand prophète de la post-humanité, nous pouvons malheureusement constater en le lisant que nous entrons bien dans de la post-littérature.


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 28/01/2009 )
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