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En attendant le robot...
Bernard Lenteric   L'Ange Gabriel
L.G.F - Le Livre de poche 2001 /  4.43 € - 29.02 ffr. / 313 pages
ISBN : 2-253-15025-8
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Le célèbre biologiste Georg Mendel fut reconnu pour ses lois sur l'hérédité qui fondèrent la science génétique. Zef Menzel, ancien "sorcier de la Silicon Valley", le deviendra pour sa contribution au progrès de l'intelligence artificielle et de la robotique. Hanté par un drame survenu pendant son enfance et habité par sa volonté d'aider les jeunes gens à améliorer leurs capacités, Zef quitte Orgasoft, première société mondiale en matière de logiciels qu'il a portée au pinacle, afin de créer dans le Connecticut un prototype de robot hors pair. "Gabriel" vient ainsi au jour doté du pouvoir de communiquer avec l'être humain, de comprendre sa pensée et, surtout, de développer son autonomie tant sur le plan technologique que cognitif. Mais l'art d'aimer et de calculer peut-il suffire à rendre plus humaine une machine ? N'y a-t-il pas précisément au coeur de l'automate évolué, comme en celui de tout homme, une tendance à devenir une bête en voulant faire l'ange ?

Séduit par les possibilités commerciales qu'offre ce robot singeant à merveille le comportement humain, Ted Gulliver, naguère associé de Zef et désormais patron crapuleux d'Orgasoft, renoue contact avec l'inventeur de génie. De la matrice de cette "vie numérique" qu'est Gabriel émergent bientôt à la pelle des milliers de robots nommés Gab et préposés aux tâches éducatives et pédagogiques auprès des enfants dans les familles américaines. En dépit de son nom, Gulliver n'est cependant pas un utopiste, et la commercialisation des Gab atteint rapidement des proportions telles qu'il décide de sacrifier l'une des clauses essentielles du Gab : la clause 13 de sécurité stipulant en accord avec les Trois commandements de la robotique de l'écrivain Asimov que le robot ne doit pas nuire à l'homme. Le Gab devient ce faisant "une machine à faire le vide autour de soi et pire encore, à l'intérieur de soi".

Ainsi accidents et dysfonctionnements divers s'enchaînent-ils sans qu'il semble possible aux hommes d'enrayer l'effrayante mission que les Gab reçoivent de leur Père : cet "ange du bûcher" qui les dirige n'est autre que Gabriel, lequel profite de sa connexion sur le réseau internet pour lancer ses troupes (au total 250 000 Gab) contre la culture humaine, agressivité légitimée selon lui par l'événement dramatique qui marque l'enfance de Zef. C'est que les fonctions psycho-affectives et le potentiel neuronal surdéveloppés du robot ne lui permettent toujours pas en définitive de savoir ce qu'il est et de se distinguer radicalement de Zef : la sommation de logiciels performants ne peut accoucher d'une âme. A la fois amoureux transi de Liz, la femme de son créateur, et despote de leurs deux enfants, Gabriel aspire à devenir le roi du monde. Complots et assassinats se multiplient alors, sans que personne hormis Menzel et son ami Herbert Cornell, expert en sécurité informatique, paraisse en mesure d'enrayer l'hémorragie qui déferle aux Etats-Unis. En effet, "personne ne voit le mal dans le Gab. Parce que nous lui ressemblons déjà".

La dénonciation de la barbarie humaine sonne ici bien juste, mais la thèse avancée par l'auteur paraît souvent simpliste. En renouant avec le thème classique de l'apprenti techno-sorcier, Lenteric produit un texte somme toute assez convenu. Qu'un renvoi à une oeuvre philosophique mal nommée de Rousseau ne parvient pas à rendre plus "conceptuel". Si on laisse de côté quelques pages pertinentes consacrées au chiasme bioélectronique homme/robot dont la littérature d'anticipation fait ses choux gras depuis belle lurette, L'Ange Gabriel n'offre rien d'exaltant à se mettre sous la dent.


Frédéric Grolleau
( Mis en ligne le 23/07/2001 )
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