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Littérature -> Policier & suspense |
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Amateurs de polars classiques : s’abstenir | | | Raphaël Majan Chez l'oto-rhino - Une contre-enquête du commissaire Liberty P.O.L 2004 / 12 € - 78.6 ffr. / 206 pages ISBN : 2-84682-017-1 FORMAT : 12x18 cm Imprimer
Nouvelle collection pour les éditions P.O.L. : une contre-enquête du Commissaire Liberty (quatre volumes prévus, doivent suivre : Le Collège du crime et Les Japonais). Il sagit de livres très soignés, format poche, avec en couverture une photo dAntonin Louchard, qui illustre le texte et son esprit surréaliste. Le premier sintitulait LApprentissage et les lecteurs de Raphaël Majan y découvraient un commissaire soucieux de régler lui-même lordre de la société en y pratiquant lassassinat raisonné («Si, après chaque meurtre, on arrêtait immédiatement le premier ou le deuxième venu, il ny aurait plus de crime impuni, et la police gagnerait un temps fou quelle pourrait consacrer à des opérations de sécurité pour rassurer la population», écrit dans lun de ses carnets le commissaire Liberty Wallance, avant dassassiner lui-même pour mieux prouver lefficacité de sa méthode.» - citation en exergue de LOto-rhino). Lexercice était amusant, inédit et, pour tout dire, relativement plaisant.
Ce second volume reprend la même recette : pour assouvir sa passion dhygiène sociale, le commissaire Liberty se livre à un nouveau meurtre machiavélique qui lui permet de se débarrasser à la fois de la victime et de lassassin quil désigne, le tout sur fond de bonnes intentions : permettre à son adjoint de retrouver une épouse infidèle, au nom de la morale bourgeoise donc. Toutefois leffet de surprise ne joue plus, et le lecteur ne remarque plus que les gratuités de style, une intrigue qui nen est pas une, quelques comptes à régler avec les institutions : la médecine et les honoraires pratiqués, la justice - magistrats et avocats confondus -, qui ne sont ni neufs, ni passionnants, des personnages falots, simples prétextes à des effets de style. En fait, le commissaire Liberty est distrait car il sennuie et par ricochet, il nous ennuie aussi
Raphaël Majan veut amuser et sortir des sentiers battus du roman policier, mais il néglige quelques règles élémentaires : construire un récit, tenir le lecteur en haleine, décrire un milieu ou des personnages
ou les deux à la fois. Dans cette promenade qui se veut distanciée, rien de tout cela : des titres de chapitre ironiques («Loto-rhino manque doreille», «La sexualité sous un angle policier», «On a droit à des victimes décentes
et à un assassin consciencieux»), mais quelques pirouettes, quelques expressions heureuses ne peuvent tenir lieu dhistoire, et nest pas Audiard qui veut
En conclusion : un texte qui saffirme comme loufoque et provoquant, qui peut séduire les uns et rebuter les autres.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 13/08/2004 ) Imprimer | | |
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