| Violet Trefusis Irène et Pénélope Autrement - Littératures 2005 / 17 € - 111.35 ffr. / 248 pages ISBN : 2-7467-0752-7 FORMAT : 14,5cm x 22,0cm
Traduit de l'anglais par Cécile Wajsbrot. Imprimer
La littérature anglo-saxonne brilla de mille feux entre les deux guerres autour de figures bien connues, et, en particulier pour le roman féminin, de lastre que fut Virginia Woolf. Moins connue, auréolée dune célébrité due essentiellement au scandale de sa liaison avec Vita Sackville-West, Violet Trefusis, qui bénéficie de lintérêt pour cette période, est aujourdhui rééditée. Si elle nest pas lune des grandes romancières de sa génération, elle a une petite musique à elle, faite dironie légère et de nostalgie, de grâce futile.
Irène et Pénélope sont deux surs grecques qui évoluent avec art et élégance dans le milieu de laristocratie européenne à la Belle Epoque. Irène plus sensible, plus attachante, Pénélope plus brillante, mais qui le sait tellement
Entourées de silhouettes (leur mère, une tante, des jeunes gens et des vieillards sous leur charme), elles vivent avec élégance leur destin de jeunes filles riches et douées dans un monde qui semble sans soucis. Elles tiennent salon, se font remarquer, aimer, épouser, petites cousines lointaines dOriane de Guermantes. Exilées qui lignorent dans un monde qui ne sattache quà leur apparence.
Neuf courts chapitres nous font parcourir, de 1892 à 1962, un univers qui seffondre. De linsouciance du Midi aux charmes des salons parisiens, lune se perd dans un sombre château écossais qui paraît peuplé de fantômes, lautre dans la lumière dun château provençal
On pense à Nancy Mitford et à Edith Wharton, quelque part entre les deux, une élégance distante et amusée, rien de profond rien dessentiel, mais un nuage de crème chantilly sur un thé léger
Que reste-t-il de ce texte gentiment désuet, joliment écrit : une courte nostalgie, un temps de dépaysement, le sentiment que ces premières années du siècle précédent appartiennent pour nous définitivement à l«Ancien régime» tant sur le registre des sentiments que dans la façon de les décrire. Certes tout est artificiel dans ces 248 pages, mais avec le charme dun décor de théâtre construit pour une représentation éphémère. Un auteur mineur, un texte mineur, mais un plaisir de lecture dû aux éditions Autrement qui sattachent à faire redécouvrir les figures mineures autour de Virginia Woolf et du groupe de Bloomsbury.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 14/11/2005 ) Imprimer
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