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Le monde sans A
Douglas Coupland   Génération A
Au Diable Vauvert 2013 /  20 € - 131 ffr. / 360 pages
ISBN : 978-2-84626-508-9
FORMAT : 13,5 cm × 20,0 cm

Christophe Grosdidier (Traducteur)
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Un jour, Douglas Coupland n’existera plus… ce sera sans doute dommage pour ses nombreux fans, mais l’humanité s’en remettra. Mais le jour où l’humanité sera parvenue à exterminer ses abeilles, après des milliers d’années de connivence, son histoire en sera nettement plus chamboulée : c’est avec cette hypothèse, hélas pas si farfelue, que démarre le nouveau roman d’un Douglas Coupland toujours autant provocateur et inspiré.

Dans un monde privé d’abeilles, et donc de pollinisation - adieu, fleurs et fruits... –, cinq personnages se font piquer par une abeille, aux quatre coins du globe : miracle et dernière chance pour l’humanité ? En attendant, les cinq victimes, mises au secret par les plus grandes agences de renseignement du monde, transformées en cobayes et objets d’expérience, se trouvent investies d’un espoir immense, à l’échelle mondiale : retrouver des abeilles et la splendeur de la nature passée. Parmi ces cinq inconnus devenus, en quelques minutes, le point de mire de l’humanité, il y a Harj, le vendeur téléphonique de Gap, qui vit au Sri Lanka, esclave plein d’espoir du rêve américain ; Zack, le cultivateur junkie de l’Iowa ; Samantha, néo-zélandaise en crise de foi ; Julien, geek français privé de son jeu préféré ; ou encore Diana, canadienne et chrétienne en rupture de ban. Cinq personnages bientôt unis par une même expérience, et surtout réunis afin de trouver ce qui, en eux, a pu attirer les abeilles survivantes. L’humanité s’en sortira-t-elle par cette jolie pirouette ? A moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une manipulation nouvelle, sophistiquée ? Une conversation s’instaure, sous forme de contes, où chacun, peu à peu, va comprendre la réalité de son existence et de sa situation.

Avec Génération X, Coupland livrait voilà quelques années un tableau, très réussi, d’une société de plus en plus immature et basculant, comme un refuge, dans le virtuel et le monde des ordinateurs : un monde réalisé par les Zuckerberg et autres geeks devenus entrepreneurs du virtuel. Le pari de Génération A est, une fois de plus, de se projeter dans un futur proche, pour une anticipation inquiétante de notre monde. Quand l'Occident s’oublie dans un nouveau médicament qui annihile l’impression du temps qui passe (l’anti madeleine de Proust en somme) et que la nature se transforme en un immense parc labellisé par les grandes firmes agroalimentaires, ces piqûres d’abeille sont autant de piqûres de rappel, métaphoriques, sur les limites de la sacro-sainte croissance.

Et comme d’habitude avec Coupland, ça commence fort, par un tableau choral de la planète, vue par les cinq protagonistes, une planète de plus en plus terne, dans laquelle les inégalités explosent, où l’on paie des fortunes pour quelques pommes rabougries, et où la dernière rébellion consiste à refuser de consommer l’antidépresseur en vogue. Corrosif, volontiers cynique, le roman démarre donc, comme souvent chez Coupland, sur les chapeaux de roue, promenant son lecteur dans un futur qui tourne mal… Mais, il s’enlise petit à petit, l’auteur peinant à donner une cohérence finale (était-ce seulement nécessaire ?) à l’ensemble.

Les fans de Coupland retrouveront donc avec plaisir sa fantaisie, son humour, son ironie, son sens de l’anticipation et du contraste, mais aussi ses problèmes de conclusion. Un roman en forme d’alerte écologique, qui fait «mouche» (ou plutôt «bzzzz»), du moins faut-il l’espérer...


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 13/09/2013 )
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