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Prière(s)
Meir Shalev   Ce qui reste de nos vies
Gallimard - Folio 2016 /  8,20 € - 53.71 ffr. / 541 pages
ISBN : 978-2-07-079267-2
FORMAT : 10,8 cm × 17,8 cm

Première publication française en septembre 2014 (Gallimard - Du Monde Entier)

Laurence Sendrowicz (Traducteur)

Prix Fémina Etranger 2014

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Dans sa chambre de l’hôpital de Jérusalem, alors qu’elle est en train de mourir, Hemda Horowitch tente d’échapper à ses derniers instants : «Oui, condamnée à une vie éternelle par l’amère indifférence des siens, elle va rester allongée ici sous sa lourde couette pendant des années, verra ses enfants vieillir et ses petits-enfants devenir des adultes, car elle vient de comprendre que mourir aussi requiert des efforts, une sorte d’élan du futur défunt et de son entourage, un acte dans lequel il faut s’impliquer, s’agiter fébrilement comme lorsqu’on prépare une fête d’anniversaire». Elle se souvient alors de son enfance au kibboutz, de ses parents, de ce père qui s’inquiète de ne pas la voir marcher, comme aujourd’hui elle refuse de marcher vers la mort. Elle s’interroge sur le nom qu’il lui a donné, un nom si peu courant, lui qui voulait pourtant qu’elle soit comme les autres.

Elle reçoit la visite de ses enfants, Avner et Diana, qui tentent de se dérober à leur vie comme leur mère fuit sa mort. Le premier est mal à l’aise face à cette dernière : «Il n’a jamais aimé rester seul avec [elle], et maintenant c’est pareil, malgré le masque à oxygène qui lui ferme la bouche, malgré les mains posées, immobiles». Il ne pourra alors s’empêcher de suivre cette femme rencontrée à l’hôpital, promesse d’une vie qui lui échappe, lui, «l’éternel prisonnier» de sa mère et d’une épouse rencontrée trop tôt. Et Diana, la fille mal aimée qui a sacrifié sa vie à sa propre fille ? Elle cherche à conjurer la mort prochaine de sa mort par un projet : adopter un nouvel enfant. Est-ce une manière de donner l’amour maternel qu’elle n’a pas reçu ? De prolonger l’amour qu’elle a donné à Nitzane, sa fille ? De perpétuer le temps qui désormais lui échappe ?

Qu’ils se réfugient dans le passé de leur enfance ou dans un avenir chimérique, les personnages de Zeruya Shalev fuient la mort qui se profile sans voir que leurs souvenirs et leurs rêves ne sont que les reflets d’une mort imminente. La romancière nous fait pénétrer dans un entrelacs de sentiments familiaux qui constitue la véritable trame de son histoire : on suit avec bonheur les soubresauts d’une pitié filiale qui encombre chacun des personnages, d’une relation fraternelle où la jalousie se dispute avec l’attachement.

Que retenir de cette prière romanesque à l’aube de la mort ? On s’attache à ces personnages qui confessent leurs erreurs, celles qu’ils ont commises ou celles que la vie a commises à leur égard ; à ces personnages qui aspirent désormais à une vie nouvelle ; à cette romancière qu’on remercie de nous faire pénétrer avec tant de justesse dans l’écheveau de cette histoire familiale.


Grégory Premon
( Mis en ligne le 01/07/2016 )
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