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Promenade dans la peinture occidentale, de Cimabue à Corot | | | François Cheng Pèlerinage au Louvre Flammarion 2008 / 25 € - 163.75 ffr. / 172 pages ISBN : 978-2-08-120877-3 FORMAT : 21cm x 27,5cm Imprimer
Confier à François Cheng, calligraphe, spécialiste de la peinture chinoise, romancier et auteur reconnu, le soin dun parcours personnel au milieu des toiles du Louvre est une bonne idée. On attend ainsi le regard du chinois et de lartiste sur la peinture occidentale, celui de lacadémicien sur le «musée français» par excellence.
De ces regards croisés François Cheng sexplique avec intelligence et sensibilité dans sa préface et nous convie à le suivre dans une découverte commentée de 71 tableaux. Le livre sordonne par double page : à gauche le commentaire, de taille inégale, à droite une (médiocre) reproduction de loeuvre. Certains textes sont touchants et reflètent sans aucun doute lémotion de François Cheng, dautres sont plus convenus. Parmi les plus réussis : la Joconde, Bethsabée au bain de Rembrandt, Écho et Narcisse de Poussin ou encore La Brioche de Chardin. Plus quune réflexion esthétique, cest essentiellement une réflexion sur ce qui touche le spectateur dans une oeuvre et le renvoie à des sentiments familiers, damour, de tendresse, de vie familiale, comme par exemple le portrait dHélène Fourment et de ses enfants, de Rubens.
Les peintres italiens se taillent la part belle et François Cheng sen explique, lui qui a en quelque sorte découvert la peinture occidentale à travers eux. Mais pourquoi réserver une partie aux «autres écoles» en noffrant que trois tableaux (Murillo, Goya, Turner) ? Autant les passer sous silence (certes ce nest pas le domaine dans lequel les collections du Louvre sont le plus riches) et rester sur ce «pèlerinage» qui rassemble Italie, Écoles du Nord et France.
En fait louvrage refermé, deux déceptions, une légère, la banalité de la plupart des commentaires : on peut avoir une autre idée dune écriture dacadémicien et l'on a un peu limpression dun parcours obligé. Mais le vrai reproche est celui de la médiocrité absolue des reproductions qui, dans certains cas, rendent même le tableau illisible : la bataille de San Romano de Paolo Uccello, ou encore le Saint Joseph charpentier de La Tour
Et l'on en vient à se demander sil ne sagit pas essentiellement dun «produit dérivé» destiné aux touristes qui, pour 25 euros, emportent des images avec un label rassurant : «de lAcadémie française». De ce point de vue, louvrage est honnête, pas pire que dautres dans la même catégorie, au contraire. En revanche pour qui cherche un ouvrage sur les peintures du Louvre : mieux vaut sabstenir. Et pour apprécier François Cheng, mieux vaut se reporter à son uvre.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 26/08/2008 ) Imprimer | | |
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