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Admirer Edmaier
Bernhard Edmaier   Angelika Jung-Hüttl   Le Chant de la Terre
Phaidon 2004 /  59.95 € - 392.67 ffr. / 232 pages
ISBN : 0-7148-9413-3
FORMAT : 30x35 cm
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En ouvrant Le Chant de la Terre de Bernhard Edmaier, la tentation est grande de faire la comparaison avec Yann Arthus Bertrand et sa Terre vue du ciel. Mais il faut tout de suite se départir du réflexe car c’est un projet tout autre qui semble avoir guidé l’objectif d’Edmaier, ici moins documentaire et beaucoup plus poétique. Ce que les titres disent à eux seuls. Ici, il s’agit moins de voir que d’admirer et, au-delà du regard, de se perdre dans les formes et les couleurs, pour prêter une oreille à ce chant terrestre.

Car c’est une mélodie puissante et enchanteresse que celle-là. Le photographe est allé la débusquer dans les quelques oasis géologiques et naturelles encore préservées de toute anthropisation : milieux sauvages, bruts, et magnifiques qu’offrent encore quelques régions privilégiées comme l’Australie, l’Arizona, l’Alaska, l’Islande ou les Bahamas. Là, l’artiste vient capter une pureté originelle dans un souci évident de témoignage (d’ailleurs mis en relief par les textes scientifiques de la géologue Angelika Jung-Hüttl, organisés en quatre thèmes – Eau, Terres stériles, Désert et Végétation -, un glossaire et un index fournis) mais aussi de mise en scène plastique et artistique.

Le regard vient en effet se dérouter dans ces clichés que l’on prendrait pour extra-terrestres ou œuvres des grands maîtres de l’abstraction. Pollock, Kandinsky ou Rothko font écho à certaines prises, la rencontre des eaux entre un fleuve et son estuaire, la beauté fractale de cours d’eaux nerveux et chevelus, l’émiettement d’une banquise sur une eau presque noire, les cisaillements de la glace, des souffres volcaniques, de récifs coralliens sur des eaux turquoises. Titan aux pieds d’argile, le volcan Waialeale (Hawaï), surgit à nos yeux, mangé de verdure, alors que le Cotopaxi abrite en son œil, un lac singeant les cieux… Magie des sables et des éléments, d’une nature sans bride : beautés à la fois brutes et raffinées du stérile, avec leur langage, algébrique…

Le poète et l’esthète trouveront donc autant leur compte ici que le scientifique ou l’amateur de sciences naturelles, la nature, par essence, faisant converger les deux quêtes : celle du Beau, celle du Vrai. Ici, l’homme est absent, sinon par un cliché (p.204) figurant des prairies bavaroises, sans doute unique clin d’œil de l’auteur à sa région… On est donc loin des scènes de vies, marchés, fureurs urbaines et tranquillités tribales et villageoises que l’on rencontre ailleurs…


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 03/03/2005 )
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