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Suivre son destin
Michel Métayer   Erwin Blumenfeld
Phaidon 2004 /  24.95 € - 163.42 ffr. / 55 pages
ISBN : 0-7148-9332-3
FORMAT : 22x25 cm
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Spécialiste d’Erwin Blumenfeld, Michel Métayer, directeur de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Toulouse, raconte, photos à l'appui, le parcours exceptionnel et novateur d’un artiste hors du commun.

Erwin Blumenfeld (Berlin 1897 – Rome 1969), américain d’origine allemande, fut reconnu comme l’un des photographes de mode les plus influents du XXe siècle. Très jeune, il veut se départir du milieu petit bourgeois berlinois de ses parents et s’exile en Hollande en 1918 où il publie des textes dans l’Almanach Dada et commence à travailler en tant que portraitiste à Amsterdam. En 1936, il s’installe à Paris et devient photographe de rédaction de Vogue ; plus tard, il sera interné dans plusieurs camps français. En 1941, il s’établit à New-York afin d’échapper aux persécutions antisémites. Blumenfeld y deviendra le maître absolu de la photographie de mode. Il en sera le metteur en scène, plaçant le mannequin dans l’espace ; les poses seront très travaillées, créant des compositions très épurées prenant le mannequin en diagonale et mettant l’accent sur la moitié du visage. Il effectuera lui-même ses tirages dans une perfection de la reproduction.

Michel Métayer a suivi l’ordre chronologique des photographies les plus expressives et souvent les plus méconnues de l’artiste. Il fait alterner la couleur et le blanc et noir comme pour faire saisir les nuances parfois extrêmement belles ou extrêmement impressionnantes, voire provocatrices des personnages machiavéliques, ou pour épurer l’image afin de n’y voir qu’un drame (la Gueule d’Hitler et Le Dictateur) ou qu’une féminité, une sensualité (Chevelure). Tantôt les images se complètent (Nu dans le miroir), tantôt elles s’opposent (Noir et blanc), mais elles ne peuvent laisser indifférent dans ce contexte puritain et raciste de l’époque ; compositions donc uniques.

Ces 56 photos donnent l’itinéraire social, politique et esthétique d’un artiste migrant là où l’art lui permet cette originalité ; nous suivons pas à pas ses coups de gueule ou ses coups de cœur, dans une publicité particulièrement épurée ou dans un monde politique controversé où lui-même a subi le fléau antisémite.
L’auteur nous donne pour chaque photo une magnifique description et des explications sur le travail de l’artiste, et nous fait ainsi entrer dans son art, nous expliquant les différentes expérimentations telles que : les solarisations, les photogrammes, les surimpressions, la transparence et l’opacité, l’ouverture à l’abstraction.

Cet ouvrage, précédé d’une préface fouillée et précise, donnant le leitmotiv de l’artiste : «suivre son destin», en s’attachant à une pensée libre, se confier à l’instant sans se laisser abuser par lui, nous ouvre les yeux sur un monde sensuel où Blumenfeld se laisse aller à la libre expression de ses désirs et de ses états d’âme. Cette dualité souvent reproduite pour donner à l’image plus de véracité serait-elle cette double personnalité de l’artiste se cherchant tout au long de sa vie pour échapper à cette société et à cette enfance qu’il n’avait pas vraiment acceptées ni désirées ?

Michel Métayer nous livre ici une belle réflexion sur le siècle dernier. Au travers des photographies d’Erwin Blumenfeld, il nous promène de 1911 à 1968 dans un univers politique, moral, social, publicitaire et esthétique qui ne peut nous laisser indifférents. Chacun pourra en tirer une leçon de vie et comme le dit Blumenfeld lui-même : «toute adhésion à une idée, si elle n’est pas assortie de distance, est telle que la religion : elle conduit au suicide programmé.» Ainsi donc, suivons comme lui notre destin !


Cécile Carlens
( Mis en ligne le 05/05/2005 )
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