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The Real Blonde
Bert Stern   La Dernière séance
Gallimard 2006 /  35 € - 229.25 ffr. / 125 pages
ISBN : 2-07-011857-6
FORMAT : 24,0cm x 33,0cm

Traduction de Jeanne Bouniort.

Catalogue de l'exposition Marilyn. La dernière séance, au Musée Maillol à Paris, du 29 juin au 30 octobre 2006.

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Conjointement à l’exposition qui se tient jusqu’en octobre au Musée Maillol à Paris, les éditions Gallimard sortent ce catalogue, une sélection de 59 clichés issus de la dernière séance de LA blonde, Marilyn.

Vogue, 1962, Bert Stern, affilié au grand magazine de mode, sort du tournage de Cléopâtre et, d’une déesse hollywoodienne à l’autre, quitte Liz pour s’attaquer à Marilyn. Qui accepte l’invitation du photographe et le retrouve à l’hôtel Bel-Air de Los Angeles pour quelques prises. 2571 au total, 12 heures de séance et une intimité rapidement nouée entre l’artiste et sa muse. Une symbiose d’autant plus remarquable que Stern entend saisir la diva dans le plus simple appareil… Quelques foulards vaporeux, des bijoux fantaisie pour habiller la moderne Eve. Du Dom Pérignon aussi, et sublimer la star dans le ballet des bulles. «Marilyn est un fantasme. Si elle s’immobilise un seul instant, sa beauté va s’envoler. Photographier Marilyn, c’est comme photographier la lumière même» (p.50), explique le photographe. Lumière dont Stern joue pour habiller la belle nymphe, à peine vêtue, si peu maquillée, nature autant qu’une vedette peut l’être. Norma Jean Baker poindrait-elle, ici, à la surface de Marilyn ?...

Les photos sont néanmoins trop «libres» pour Vogue qui commande une nouvelle séance un peu plus habillée. Stern et Monroe acquiescent mais les robes Dior et Channel finissent par s’évaporer dans l’alcool, encore, et l’entente particulière entre les deux êtres. La tension érotique est palpable, Marilyn flirte avec l’objectif et Stern peine à résister à l’appel de la sirène platine. Il déshabille à nouveau Marilyn et l’enveloppe dans un drap, pour un noir et blanc fabuleux. Le corps de l’actrice est révélé par le drapé marmoréen et, quand elle mord son collier de perles, ce sont cinquante ans d’érotisme sur papier glacé qui viennent de s’écrire. Marilyn, Blonde n°1, originelle Madonne…

Les clichés sont sublimes, beauté de l’instant rehaussée par le passage du temps et la mort de Marilyn. Le reportage paraîtra dans Vogue le lendemain du décès, incitant tous les décryptages sur les traits fatigués de la femme et cette étonnante impudeur devant l’objectif. Le sourire de l’enfant le dispute aux rides de la dame; de glamour, les photos deviennent graves et chaque détail prend un sens nouveau : foulards/linceuls, cicatrice/stigmate, jusqu’à ces croix tracées par Marilyn pour rejeter certains clichés. Et quand on la voit boire, yeux mi-clos, son verre de champagne, ne peut-on pas deviner là quelque coquine intention suicidaire ?... Ciguë dorée et pétillante d’une star fatiguée par le vie ?...

Les lectures peuvent être multiples et plus ou moins fantasques. On aime surtout le scénario de l’instant, rappelé par le photographe dans un style simple, la rencontre, l’entente et ces désirs tus. On peut épiloguer sur la psyché de la star, deviner les sourires de la Faucheuse derrière ceux de Marilyn, pourquoi pas ?... «Les croix qui barrent son image prennent une valeur tragique, reliant la fonction funéraire du cosmétique au symbole christique» (p.15), écrit Bertrand Lorquin dans un texte un peu trop érudit pour ce qui fait l’essence de Marilyn : son impalpable beauté.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 06/09/2006 )
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