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| Poches -> Littérature |
| Antoni Casas Ros Enigma
Gallimard - Folio 2011 / 6.20 € - 40.61 ffr. / 266 pages
ISBN : 978-2-07-044069-6
FORMAT : 11cm x 18 cm
Première publication en janvier 2010 (Gallimard - Blanche)
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Entrelacement et interpénétration de quatre solitudes : le roman d'Antoni Casas Ros, sis dans la fière capitale catalane, fait se croiser quatre individus a priori dissemblables, mais que réunissent tout à la fois un goût exigeant des lettres et un sentiment sourd de culpabilité...
Une rentière japonaise, Naoki, férue de poésie et muette depuis un drame survenu dans sa jeunesse. Zoé, brillante étudiante en lettres, serveuse la nuit dans un bar de Barceloneta. Deux jeunes femmes qui se croisent et, immédiatement, s'aiment. Deux femmes, deux hommes : un professeur de lettres intransigeant, atteint d'un mal étrange ; fou de littérature, il est prisonnier d'une pulsion destructrice, contre tous ces romans dont les auteurs ont selon lui bâclé les fins. Il s'appelle Joaquim et aime secrètement Zoé, splendeur de son amphithéâtre. Ricardo enfin, est ce poète tueur à gage, qu'un poste comme secrétaire d'une honorable institution littéraire pourrait ranger et mieux propulser dans le landerneau littéraire local...
Quatre voix, quatre narrations qui s'enchaînent et se complètent se répètent aussi au gré d'un récit tournant autour de la création d'une librairie et d'un projet littéraire fou, alors que nos quatre protagonistes se rencontrent et tous, interchangeables, se séduisent, s'aiment, réalisant pour l'auteur la théorie platonicienne revisitée par l'humaniste Marsile Ficin, sur la communion des corps et des âmes, cette quête universelle d'une complétude, ici débusquée à quatre...
Des ambiances décadentes, sur fonds de sexe et de belles lettres ; on lit beaucoup et on baise pas moins dans ces lignes écrites d'une plume qui, si elle dit son amour des mots et de la Littérature, n'évite pas quelques maladresses. Des facilités, sur l'immédiateté des sentiments ressentis entre eux par ces personnages et l'immédiateté de leurs relations physiques. L'auteur veut sans doute parler d'évidence, de reconnaissance entre eux des quatre acteurs d'un même destin. Soit. Mais le rendu relève souvent d'un scénario de film X. Où les japonaises, on le sait, on le vice du raffinement : un accessoire pour Ipod apparaît ici, que seule la lubricité et la technophilie nipponnes pouvaient concevoir... Autre facilité, tout sauf sexy d'un point de vue romanesque : la mise en scène dans le roman de l'auteur lui-même et de son précédent opus, Le Théorème d'Almodovar - qui nous avait fort touché par ailleurs. Ce genre de ''clin dil'' a le fâcheux effet de sortir le lecteur du récit s'il n'est pas pudiquement amené.
Quant à la fin s'agit-il ici encore d'une inside joke ? -, elle vérifie hélas la lubie de Joaquim : trop d'auteurs ne savent en effet pas terminer leurs romans et quitter leurs personnages...
Thomas Roman
( Mis en ligne le 25/07/2011 )
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A lire également sur parutions.com:Le Théorème d'Almodovar
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