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Familles, je vous (h)ai(s)-me
Maggie O'Farrell   En cas de forte chaleur
10/18 2015 /  8.40 € - 55.02 ffr. / 356 pages
ISBN : 978-2-264-06474-5
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication française en janvier 2014 (Belfond)

Michèle Valencia (Traducteur)

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Le 15 juillet 1976 à l’aube, un couple âgé de Londoniens originaires d’Irlande se lève pour profiter un peu de la fraîcheur avant la canicule. C’est le troisième mois de sècheresse en Europe, l’eau est rationnée au Royaume Uni (ceux qui ont souffert de cette chaleur s’en souviennent encore). Robert Riordan est un directeur de banque à la retraite, très effacé, et Gretta, mère envahissante et remuante, a toujours été au foyer, élevant trois enfants qui, adultes, ont quitté ce nid familial étouffant. Chacun des enfants a des problèmes dans sa vie personnelle.

L’aîné, Francis Mickaël, père de deux enfants, professeur d’histoire dans un collège, voit son couple s’étioler, son épouse Claire s’éloigne et il a repris ses études : «je n’avais pas prévu ça, voilà ce qu’il voulait dire. Ce n’était pas elle que je comptais épouser. Je voulais passer mon doctorat (…) et ensuite filer en Amérique. Mariage et bébé ne faisaient pas partie du programme». Monica, femme agréable et coquette, sans enfant, vit loin de Londres. Elle est la belle-mère des deux filles de son deuxième mari Peter chez qui elle ne trouve aucun soutien contre les deux chipies qui la méprisent : «en constatant que ces gamines qui étaient pour elle presque des étrangères connaissaient sa maison mieux qu’elle, elle a éprouvé une curieuse tension». Quant à Aoife, la benjamine rebelle, elle est assistante photographe à New-York, son copain est en délicatesse avec la police et elle cache désespérément l’analphabétisme dont elle a honte et souffre cruellement ; mais jusqu’à quand pourra-t-elle donner le change ? «Elle ne sait pas lire. Elle est incapable de faire ce que d’autres trouvent d’une facilité enfantine : organiser des signes noirs sur une page blanche pour en tirer une signification».

A 6h45, le père part acheter son journal comme chaque matin mais il ne revient pas. Après les recherches d’usage, force est de constater qu’il s’est volatilisé. Tout le monde se réunit chez la mère Gretta, même Aoife revient des États-Unis. Dans les dialogues, des tensions apparaissent entre le frère et les deux sœurs, chacun ayant un secret et rendant les autres responsables. Ils ont tous pris leurs distances géographiques et affectives, ils mènent des vies pas vraiment choisies ni franchement heureuses ; la disparition du père vient réveiller de vieilles rancœurs, des mensonges et des non-dits. La chaleur abrutit les esprits oppressés et l’atmosphère est suffocante. Le passé remonte à la surface, les révélations ne sont pas stupéfiantes, il s’agit de mariages ratés, d’infidélité, d’égoïsme, de favoritisme par la mère trop présente, du poids de la religion catholique.

La recherche du père va permettre à chacun d’évacuer les maux qui entravent sa vie. Ils vont pouvoir s’expliquer, se justifier sur des événements anciens pendant le voyage qui emmène toute la famille en Irlande dans l’espoir de le retrouver. En fait, les parents partagent depuis toujours un lourd secret que les enfants auront du mal à leur pardonner. Mais il reste la tendresse que tous les personnages partagent, le souvenir d’une enfance pas si malheureuse.

Maggie O’Farrell explore l’âme humaine avec douceur et un grand souci du détail. Elle scrute autant les objets, l’environnement que les sentiments. Elle observe les méandres du comportement humain, rien ne lui échappe, le monde extérieur fait corps avec le monde intérieur car tout s’imbrique naturellement. Elle revient souvent en arrière faisant parler le passé pour enrichir le présent.

Un roman passionnant qui fait du bien au cœur, avec des personnages attachants. Une leçon de vie.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 15/06/2015 )
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