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Qui dira l’éternelle jeunesse des larmes, même sous les très vieilles paupières ?
Pierre Péju   La Vie courante
Gallimard - Folio 2005 /  5.30 € - 34.72 ffr. / 240 pages
ISBN : 2-07-031278-X
FORMAT : 11x18 cm
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Ancien directeur de programme au collège international de philosophie, Pierre Péju nous entraîne dans une réflexion sur la Vie courante, celle, banale, qui s’écoule en un courant continu de l’aube à la nuit des temps.

Entre biographie et essai, roman et conte philosophique, arrêtée sur des tranches de souvenirs, la plume de Péju est avant tout littéraire, légère et coup de massue à la fois, trempée dans les eaux vives de l’existence. «Nous glissons entre des photos souvenirs immédiatement dépassées, presque aussitôt muettes», écrit-il, d’où cette recherche éperdue de la compréhension des temps gigognes, emboîtés les uns dans les autres. «Longtemps, je n’ai pensé la paternité que comme le fait d’être le père d’un enfant, un jour on découvre que c’est aussi le fait d’être le père d’un homme, un autre homme», ce qui ouvre le récit à tout un univers poétique, à la fois étrange et connu, entre songes et réalité.

Cet étourdissant vertige que sont les instants de vécu, Péju les dissèque sous l’éclairage parfois cru de son expérience de philosophe. «Le moindre des bonheurs est une illusion de l’imparfait, une délectation rétrospective». Ni passéiste, ni nostalgique, sans illusion mais sans amertume, c’est le livre d’un homme au «milieu du chemin», quand vient le temps des bilans et qu’il faut se perdre dans l’accumulation des souvenirs et de leur mouvance.

Au détour des pages, on croise quelques philosophes, et la statue de l’Aurige de Delphes qui symbolise pour l’auteur la fragilité du temps et sa force cependant. «Tout ce qu’il peut saisir désormais, c’est ce frêle paquet de lanières brisées (…) dans l’illusion d’aller quelque part». «Pourtant, à travers le temps, la statue de l’Aurige nous parle encore de la possibilité humaine d’avancer, d’avancer malgré tout»…

De la philosophie, il dit avec Nietzsche qu’elle n’a «qu’une intention, celle de nuire à la bêtise». De la peinture de Monet, autre capteur d’instants, il dit encore : «Peindre, c’est égrainer des fractions de secondes colorées à la surface d’un rectangle blanc qui est l’intemporel». Du sentiment amoureux : «Insoucieux amants, rendus sûrs d’eux par l’incertitude même dans laquelle ils se meuvent».

Miroirs en face à face, projetant à l’infini le reflet de l’humanité dans sa fragilité et sa puissance, ce Péju-là est à ranger sur la table de chevet, car c’est un ouvrage qu’à coup sûr le lecteur ouvrira plusieurs fois.


Raymonde Roman
( Mis en ligne le 25/04/2005 )
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