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Rhum, sperme et salsa
Pedro Juan Gutierrez   Le Nid du serpent
10/18 - Domaine étranger 2011 /  7.90 € - 51.75 ffr. / 286 pages
ISBN : 978-2-264-05264-3
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication française en août 2007 (Albin Michel)

Traduction de Bernard Cohen

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Le Nid du serpent est le récit de la vie d’un jeune garçon, de ses quinze à ses vingt ans, dans la Cuba bouleversée par la révolution castriste. Aventures, déconvenues et petites misères s’enchaînent dans la vie du héros, de la ruine de son marchand de glace de père, occasionnée par la révolution, jusqu’au service militaire qui le contraint trois années durant à des travaux de force, en passant par les innombrables micro-combines qu’il affectionne pour trouver pitance ou plaisir.

Comme tout bon roman d’initiation, l’ouvrage a sa part de voyages qui, dans des trains aux horaires fantaisistes et aux odeurs nauséabondes, conduisent le héros et le lecteur de la Havane à Varadero. Se succèdent aussi, attendues, comme un fil directeur, les aventures sexuelles du jeune homme «obsédé par sa queue», scandant régulièrement le récit de scènes de baise effrénée dont le style cru et le scénario répétitif peuvent finir par lasser. Rhum, salsa et sperme rythment ainsi un récit qui se veut foisonnant et couleur caraïbe.

L’homonymie du héros et de l’écrivain, le recours à la première personne du singulier laissent supposer une autobiographie, genre auquel cependant l’auteur d’Animal tropical ou de la Trilogie sale de la Havane ne consent guère ici, se contentant de livrer en une courte page le lien qu’il voudrait tisser entre cette vie qu’il narre comme une expérience fondatrice et ses choix d’écriture à venir : «J’ai bien vu que mon écriture n’aurait jamais pour but de plaire et de divertir. Elle ne fera jamais passer un agréable moment à un public bienséant, pusillanime et blasé. Au contraire : pour ces gens-là, mes livres seraient une épreuve, parce qu’ils secoueraient leurs certitudes et leurs bonnes manières. Ils allaient me détester». Non, pourtant, on ne déteste pas Pedro Juan, le héros. Ses déconvenues distraient plus qu’il ne le voudrait sans doute, servies par l’humour sous-jacent du récit, et sa vulgarité revendiquée, brandie, agacera sans doute plus qu’elle ne choquera.

Il donne également à voir un portrait de l’île en révolution, avec ces grands projets de mise en culture, sa mobilisation des masses, le départ des classes moyennes, la moralisation de la société. Il livre ce faisant une vision anticastriste simpliste, qui se limite à l’exposé des petites misères ressenties par un queutard débrouillard.


Mathilde Larrère
( Mis en ligne le 28/01/2011 )
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