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Edith, Joseph, Arnaud, Annabelle et les autres…
Grégoire Polet   Leurs vies éclatantes
Gallimard - Folio 2009 /  7 € - 45.85 ffr. / 509 pages
ISBN : 978-2-07-038115-9
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication en août 2007 (Gallimard - Blanche)
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Jeune auteur (28 ans), Grégoire Polet a déjà à son actif deux romans (Madrid ne dort pas et Excusez les fautes du copiste). Avec Leurs vies éclatantes, il se lance dans un projet ambitieux : construire - avec une unité de lieu (Paris) ou presque... l’une des héroïnes quitte Paris pour Rome, une unité de temps : une semaine - les histoires croisées d’une dizaine de personnages, qui dans l’ensemble appartiennent au même milieu : celui des élites sociales parisiennes.

Trois générations : les octogénaires, leurs enfants, quinquagénaires, et les petits enfants, autour de vingt-cinq/trente ans. Les questions différentes, propres à chacune de ces générations : qu’a-t-on fait de sa vie, peut-on encore changer quelque chose, que fera-t-on de sa vie ?... A chacun ses réponses : le vieux docteur Chandeblez, célibataire endurci, se découvrira une vocation paternelle ; Vignès, Edith, Joseph Conard, qui tous les trois évoluent dans les milieux de l’art (galeriste pour le premier, historiens pour les deux autres), accepteront des changements profonds, sans remettre en cause leur intérêt pour la création et les interrogations qu’elle suscite ; France, Arnaud, Maud et Héloïse finiront par trouver leurs propres chemins. A ce jeu, les uns gagnent, d’autres, trop étriqués, s’enfoncent.

Tout ceci se passe dans un environnement très chic : on va d’une terrasse du 13e arrondissement au théâtre des Champs Elysées, en passant par le Champ-de-Mars. Le lieu central est un grand appartement place Saint Sulpice, dont le propriétaire, chirurgien à la retraite, meurt à 6h30 un matin, quasiment sous l’objectif d’une jeune artiste, Macha, dont l’atelier est dans les tours de l’église, en face. Elle photographie les moments décisifs, sans savoir, de trop loin, intéressée par autre chose : la nuit, la lumière, l’adieu à son atelier qu’elle quitte pour Rome où l’attend une bourse généreuse de la fondation Jacher. A partir de là… les multiples personnages entrent en scène : les quatre filles du médecin, le petit-fils, les amis des uns et des autres, leurs vies, leurs espoirs, leurs déceptions, leur impuissance… Au centre de ces configurations qui se font et se défont : Edith qui enterre son père à Saint Sulpice, Joseph qui doit y marier sa fille Héloïse.

Un style assez plat au début, qui progressivement s’affirme. Ce que l’on aime dans ce roman (qui évoque, entre autre, La Vie, mode d’emploi) : la variété, les possibles qui s’entremêlent, une réelle jubilation chez l’auteur à édifier ses paysages humains, comme Macha retouche en créatrice ses photos, afin d’en faire une autre représentation de la réalité. Paris en arrière plan, obsédant, recréé là aussi sur fond de souvenirs de cinéma, ville rêvée autant que réelle. Un monde foisonnant de personnages secondaires, campés en quelques paragraphes (Jacher, Vladimir le violoniste, la fleuriste, l’employé de pompes funèbres…), un réel talent pour décrire des ambiances (la préparation de la fête dans l’hôtel particulier rue des Francs Bourgeois où tout est décor…), de l’humour et de l’ironie.

Ce que l’on aime moins : les longues dissertations sur l’art et sa fonction ; on peut apprécier et aimer les digressions d’Arasse sur la peinture sans pour autant avoir envie de les retrouver plaquées dans les discours de personnages romanesques… Toutefois, la jeunesse de l’auteur incite à l’optimisme : passés les effets de mode, il saura sans aucun doute construire une oeuvre. Et Leurs vies éclatantes se lit avec plaisir.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 27/05/2009 )
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