L'actualité du livre Vendredi 29 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Poches  ->  
Littérature
Essais & documents
Histoire
Policier & suspense
Science-fiction

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Poches  ->  Littérature  
 

Les Illusions perdues de Kazuo Ishiguro
Kazuo Ishiguro   Quand nous étions orphelins
Gallimard - Folio 2001 /  7.60 € - 49.78 ffr. / 512 pages
ISBN : 978-2-07-035946-2
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en août 2001 (Calmann-Lévy).
Imprimer

Plus de dix ans après Les Vestiges du jour, magistralement adaptés au cinéma, le cinquième roman de Kazuo Ishiguro paraissait en France en 2001 (aujourd'hui en poche chez Folio). Un des événements de la rentrée littéraire, nous assurait-on. Ce genre de rumeur place toujours les livres dans une position inconfortable. Ne sont-ils pas tout à fait à la hauteur de nos espérances, et voilà qu’ils se voient durement critiqués, même par les plus indulgents…

Quand nous étions orphelins en décevra sûrement beaucoup. Une intrigue assez pauvre, peu de descriptions (les villes de Shangaï et de Londres où évolue le héros sont à peine évoquées), des dialogues pas toujours captivants, laissent le lecteur sur une impression d’inachevé, le sentiment qu’il y a là une matière romanesque qui n’aurait pas vraiment pris corps.

Mais justement, cette matière romanesque existe. Ishiguro a veillé à la rendre la plus discrète possible, de sorte que la forme ne prenne jamais le pas sur le sens qu’il voulait donner à son livre. Avec une remarquable économie de moyens, l’écrivain est parvenu à dessiner un monde à la lisière du réel et de l’univers mental du héros, sans jamais verser ni du côté du réalisme ni du côté de l’onirisme. Ishiguro - Quand nous étions orphelins rejoignant ici Les Vestiges du jour - semble avoir banni l’érotisme de ses romans. Comme si celui-ci était étranger à ses personnages qui évoluent dans l’air purifié de l’idéal. Est-ce là une manière de renouer avec une certaine tradition romantique ?

Christopher Banks est le héros d’un roman de formation dont le mouvement est à rebours, tout à la quête d’un passé à la fois politique, familial et individuel. Il s’agit de ressaisir la genèse de sa vocation de détective, à laquelle il a donné le sens d’une mission : celle de "déraciner le mal dans ses formes les plus perverses". Et l’événement inaugural de cette quête n’est rien moins que la disparition de ses parents, sur fond d’affaire politico-financière, dans la Concession internationale du vieux Shangaï.

Quand nous étions orphelins est en quelque sorte les "Illusions perdues" de Kazuo Ishiguro, qui joue ici savamment sur un va-et-vient temporel, l’oscillation entre le monde des adultes et celui de l’enfance. Les pages sur l’amitié comme sur l’imaginaire enfantin toujours enclin à interpréter le monde du côté du merveilleux, sont parmi les plus belles du livre.

Sans jamais verser dans le manichéisme, ce roman apparaît comme une fable sur les rapports de l’innocence et du mal, dans une intimité plus profonde qu’on ne veut le croire et l'accepter.


Thomas Regnier
( Mis en ligne le 16/12/2009 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd