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Dossier : Paroles de poilus
Les Poilus
Lettres d'un fils 1914-1918
L'Occupation allemande de Noyon. 1914-1917
Carnets d'un poilu girondin
Chronique de la Grande Guerre à Riquewihr
Un évêque aux armées en 1916-1918
La Guerre de mon père
Mémoire de papier
Frères de tranchées
Ultimes sentinelles
Les Années sanglantes 1914-1918
La Peur
Ecrit du front
Ceux de 14
Journal d’un poilu
Mon Papa en guerre
Croquis et dessins de combattants. Des hommes dans la guerre
Ennemis fraternels 1914-1915
La Guerre censurée
Si je reviens comme je l'espère
14-18, le cri d'une génération
Musicien-brancardier...
Histoire d'un Poilu
Petite chronique d'une grande guerre
Je t'écris de la tranchée
Les Carnets de l'aspirant Laby,
Le Procès des témoins de la grande guerre
5ème de campagne
1914-1918
Le Feu

Journal d’un poilu
Henri Barbusse   Le Feu
Gallimard - Folio 2013 /  6.20 € - 40.61 ffr. / 492 pages
ISBN : 978-2-07-045464-8
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm
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Henri Barbusse (1873-1935) est rentré dans la postérité littéraire pour ce roman, Le Feu, écrit durant les premiers mois de la Première Guerre mondiale. Publié d’abord en feuilleton puis en intégralité en 1916 (la guerre n’est donc pas finie), il remporte le prix Goncourt que l’on décernait encore malgré l’ampleur du conflit !

L’œuvre du combattant est relativement dense mais l’on ne retiendra que deux titres, L’Enfer (qui aurait pu intituler aussi le roman qui nous occupe ici), et Le Feu dont les carnets tenus par l’écrivain durant la guerre a permis l’élaboration romanesque. En effet, quelques personnages récurrents portent le nom de ses camarades rencontrés au combat et pour certains tués : Volpatte, Fouillade, Barque, Farfadet, Eudore, Paradis, Poilpot, Poitron, etc., et les dialogues rapportés ont une bonne part dans l’intérêt dramatique.

Le Feu s'inscrit dans le genre du roman de guerre tel qu’il a été conçu au 20ème siècle (Dorgelès, Genevoix, Faure, Montherlant s’inscrivent également dans cette tradition littéraire française en rapportant leur expérience de guerre). Il rend compte de tous les paramètres du quotidien d’un soldat, que ce soit d’un point de vue existentiel ou d’un point de vue plus matériel. Il s’agit de transmettre au lecteur une expérience inédite et terrifiante d’un côté et un quotidien banal et ennuyeux de l’autre. Du coup, le lecteur est le témoin privilégié d’une escouade en prise avec la réalité qui se traduit souvent par l’attente, le combat, puis la désolation. La peur, l’angoisse, la dépression, le moral, les sentiments, la pitié pour ce qui est de la dimension psychologique ; les assauts, le froid, la saleté, les morts, la boue, le sang, le feu pour ce qui est du rapport au matériel. Barbusse, en tant qu’écrivain témoin, relate, au moyen de la langue qu’il adapte en fonction de l’origine géographique ou sociale de ses protagonistes, les discussions entre hommes, les longues gardes, les déplacements, les combats, les disparitions, les tranchées. L’idée est de rendre également hommage à ses combattants anonymes, ces braves types sacrifiés, ces soldats héroïques, ces gens banals confrontés à l’exceptionnel.

Céline a du s’imprégner du Feu pour composer son Voyage tant il est également question du langage dans son texte. Le langage qui permet d’identifier socialement des combattants de tout bord, qui ont risqué voire perdu leur vie dans le feu des combats. Ce même langage qui permet d’en rendre compte de manière directe, sans fioriture et en même temps avec la sensibilité de l’écrivain soldat qui vécut avec eux.

Les limites du genre se confondent avec les limites d’une guerre. En effet, si l’on prend en considération l’énorme absurdité de «ce cloaque de sang et de boue» comme le disait André Breton à propose de 14-18, il n’y a pas grand-chose à dire de plus ; Le Feu, roman très bavard, est en fait une chronique du vide et de l’ennui qui encadrent des moments de rage et les crimes de masse. Le roman de Barbusse, s’il a marqué plusieurs générations d’hommes, entame assez mal ce début de 21ème siècle qui peine à se représenter cette réalité d’il y a 100 ans. Les guerres technologiques ont remplacé les guerres de position et font peut-être oublier Le Feu, vibrant hommage aux poilus, aux contemporains et amis qui ont souffert durant cette terrible boucherie...


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 17/06/2014 )
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