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Les occupations d’avant-guerre
Noël Simsolo   Prédateurs
Seuil - Points policier 2000 /  5.95 € - 38.97 ffr. / 267 pages
ISBN : 2-02-037611-3
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Tout commence un soir de pluie à Paris en 1935 au moment où se prépare à la Mutualité un Congrès des écrivains pour la défense de la culture. Au sortir de la Closerie des Lilas, le restaurant chic et intellectuel à la mode, Nina Eisensthal, une journaliste allemande travaillant pour un hebdomadaire autrichien est violemment heurtée par une automobile. Juste avant de rendre l’âme, Nina parvient à glisser à l’oreille d’Edouard Moreau, son amant, cette courte phrase : "La liste, chez moi".

D’abord abasourdi, Moreau, critique de cinéma de son état, se rend rapidement compte que cet accident n’en est pas un et qu’il s’agit bel et bien d’un assassinat. Pourquoi a-t-on tué sa maîtresse ? De quelle liste parlait-elle dans son ultime soupir ? Moreau décide alors d’en avoir le coeur net et de mener sa propre enquête. De ce point de départ, somme toute assez banal, Noël Simsolo entraîne de chapitre en chapitre le lecteur dans une aventure curieuse où apparaissent des personnages aussi insolites qu’inquiétants.

Ainsi, au fil des pages on croise un ancien médium familier d’Adolf Hitler, un singulier marquis amoureux des arts, une prostituée d’occasion, une vedette de cinéma italienne nymphomane et nazie, des flics astucieux mais parfois maladroits, un vieux caïd de la pègre parisienne, des agents secrets, un pauvre môme en rupture de maison de correction, un éditeur spécialisé dans les ouvrages érotiques et libidineux… et surtout des individus aux mines patibulaires arborant au revers de leurs vestons la svastika. Un univers interlope, louche, où il ne fait pas bon vivre tant qu’on ne saura pas ce que contient cette fameuse liste que tout le monde convoite.

Une liste de noms ? Mais quels noms ? Ceux de traîtres au régime du IIIè Reich ou ceux de juifs tentant de fuir par n’importe quel moyen l’Allemagne ? Y a-t-il une ou plusieurs listes ? Quelle est la bonne ? Qui tire les ficelles? Dans quel piège est tombé Moreau ? Autant de questions auxquelles Noël Simsolo répond au compte-gouttes dans ce roman où les cadavres se ramassent à la pelle en même temps que l’on croise au fil des pages des hommes s’appelant Louis Aragon, André Breton , Léo Malet ou Jean Renoir.

A mi-chemin entre le polar et le roman politique, ces Prédateurs fournissent à Simsolo l’occasion de peindre une époque trouble, fascinante et dangereuse au moment où le nazisme prépare sa conquête du monde. Son histoire, pour compliquée qu’elle puisse paraître, sans doute à cause du très grand nombre de personnages la composant, n’en est pas moins passionnante. Si parfois on s’interroge sur l’irruption de tel ou tel, on est très vite rassuré sur son utilité dans la progression du récit. Comme le commissaire Bourrel, on se surprend à murmurer au hasard d’une page "Bon sang, mais c’est bien sûr !", et soudain, tout s’éclaire… ou presque, parce que Simsolo, en authentique docteur en suspense, sait merveilleusement brouiller les pistes.

Quant au contenu et à l’usage de cette fameuse liste, il est impossible de le deviner avant que la vérité n’éclate aux yeux ébaubis du lecteur qui ne peut imaginer semblable solution tant elle est évidente. Avec ces Prédateurs, Noël Simsolo joue de nos nerfs et on ne sort pas déçus d’avoir suivi pas à pas les pérégrinations de son Edouard Moreau, qui se voit confier à la fin de cette histoire une mission de la plus haute importance : veiller sur l’avenir d’un enfant. Un roman fort comme il est peut fréquent d’en lire, même si dans son enthousiasme littéraire Simsolo succombe parfois à quelques facilités de style. Péché véniel volontiers pardonné, ne serait-ce que pour l’inviter à continuer de ficeler des intrigues aussi bien menées.


Jean-Marc Loubier
( Mis en ligne le 15/09/2000 )
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