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Poches -> Policier & suspense |
| Armand Cabasson Chasse au loup 10/18 - Grands détectives 2005 / 7.30 € - 47.82 ffr. / 283 pages ISBN : 2-264-04120-X FORMAT : 11x18 cm Imprimer
Mai 1809. Pour la deuxième fois en quatre ans, Napoléon entre dans Vienne à la tête de ses troupes. Le 21 mai, il lance la Grande Armée à travers le Danube, contre les forces autrichiennes de larchiduc Charles. Pendant deux jours, la bataille fait rage autour des villages dEssling et dAspern. Le maréchal Masséna se couvre de gloire et gagne là le titre de prince dEssling. Lorsque la fumée des combats retombe, près de 20 000 hommes de chaque côté sont morts ou blessés. Dans le camp français, le maréchal Lannes, mortellement touché par un boulet dans les jambes, ou des généraux réputés comme Saint-Hilaire, à qui Napoléon avait promis le bâton de maréchal, ou Espagne, sont au nombre des pertes.
L'un des morts intéresse bien des gens. Il sagit dun jeune milicien autrichien, Wilhelm, tué en marge de la bataille. Le lieutenant Relmyer, un hussard français dorigine autrichienne, sintéresse à lui. De même que Luise, une jeune autrichienne de bonne famille. Tous deux ont été les compagnons dorphelinat de Wilhelm. Ils sont persuadés quil a été victime dun meurtrier à qui Relmyer navait, autrefois, échappé que de justesse. Ils réussissent, et le charme troublant de Luise y est pour beaucoup, à entraîner le capitaine Margont dans leur enquête, sur les traces de ce prédateur, de ce loup.
Après Les Proies de lofficier, Chasse au loup est le deuxième roman dArmand Cabasson. On y retrouve le même cadre et les mêmes personnages : les campagnes de la Grande Armée et Margont et ses acolytes. Lidée est toujours la même : lintrigue sert de prétexte à une description vivante et très bien documentée de la Grande Armée. Après la campagne de Russie en 1812, nous voici donc sur le bords du Danube en 1809. Tant pis pour lordre chronologique !
Outre les descriptions de batailles, Essling en ouverture, et Wagram, un peu trop longuement, en conclusion, Armand Cabasson sintéresse ici aux duellistes. Il y a près de trente ans, Ridley Scott avait consacré un film avec Harvey Keitel, à cet aspect mal connu de lépopée napoléonienne. Si les duels étaient strictement réglementés, et même interdits en temps de guerre où les candidats au trépas devaient semployer au profit exclusif de lEmpereur, ils étaient pourtant monnaie courante et nul ne parvenait à les empêcher. Les duellistes formaient une sorte de caste, redoutée des autres militaires, car le sabre pouvait jaillir et le sang couler au moindre prétexte. Entre eux existait une hiérarchie sans cesse renouvelée, car tous souhaitaient croiser le fer avec les meilleurs. Pour ces jeunes gens jetés dans le chaos de la guerre, le duel était une façon de dompter la mort, une façon aussi de choisir comment ils mourraient.
Cette fois, à la différence de Les Proies de lofficier, lintrigue est assez solide et ne sétiole pas au fur et à mesure que le roman avance, entre deux duels ou deux batailles. Dans une Vienne où lon peut croiser Beethoven, dans les forêts du Danube hantées par les miliciens autrichiens, lenquête que mènent Margont et Relmyer les conduit sur la piste dun véritable tueur en série.
Antoine Picardat ( Mis en ligne le 06/06/2005 ) Imprimer
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