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Panade à Petrograd
Eric Stalner   Pierre Boisserie   La Croix de Cazenac (tome 2) - L'ange endormi
Dargaud 2000 /  12.52 € - 82.01 ffr. / 48 pages
ISBN : 2-205-04942-9
FORMAT : 24 X 32
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La Première Guerre mondiale, tout comme le XVIè siècle, fournissent régulièrement en décors les bandes dessinées historiques. Il faut croire que le lecteur s’y retrouve. Le sang revisité par la quadrichromie n'y a probablement pas la même couleur qu'en d'autres temps. Et puis, les scénaristes peuvent y puiser à leur aise de réconfortantes cautions littéraires: Montluc ou d’Aubigné, ça vous pose en homme de goût : "Aubigné monte à cheval, joint ce train à deux lieues de là, et ayant le pistolet dans les dents, fait renoncer au promoteur tous les articles de la papauté..." (Agrippa d'Aubigné, Mémoires).

Ceci dit l’Ange endormi se déroule en février 1915, et les références seraient plutôt à chercher du côté de Céline ("quelle saloperie la guerre"), voire de Graham Greene ("quelle saloperie un espion") et pourquoi pas de Jünger ("quel moment privilégié pour noter ses rêves"). Encore que Shakespeare... Et c'est bien le problème des BD historiques : la guerre a toujours eu une telle force d'attraction sur la littérature qu'il est presque impossible de s'arracher à toutes ces pages écrites depuis Homère jusqu’à Kadare (pour limiter les exemples à quelques arpents de Balkans).

L’Ange endormi échappe heureusement au piège de la littérature illustrée (pour ce qui est de la littérature de guerre, Tardi en ayant définitivement fixé le degré zéro) : le découpage des planches, la sûreté du dessin, le soin apporté à la couleur équilibrent heureusement des descriptions psychologiques qui, le déroulement de l'intrigue aidant, auraient sans cela tendance à devenir envahissantes. Le métier d'agent secret, il est vrai, multiplie plus que de raison les situations scabreuses et les cas de conscience, alors si vous y ajoutez en plus une situation pré-révolutionnaire, une guerre mondiale et le fatalisme slave, vous pouvez mesurer qu'au terme du second tome de la série l'affaire devient complexe. Et encore, il ne s'agit là que du décor, car vous découvrirez, en sus, une histoire de famille digne de Martin du Gard, une croix aux pouvoirs inquiétants, et un séminariste bloqué au fond d'une grotte en compagnie d'une jeune espionne transie de froid.

En attendant l'entrée en scène des Bolchéviques, l'insurrection des Ukrainiens et les mutineries de la mer Noire, profitez donc du confort moderne pour grelotter par procuration dans l'hiver russe, tandis que Boisserie et Stalner vous préparent un troisième tome qui devrait sentir le conflit de génération, le Sang de mon père.


Nicolas Balaresque
( Mis en ligne le 24/10/2000 )
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