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Post-apocalypse now
Kazuya Minekura   Stigma
Ki-oon 2007 /  10,95 € - 71.72 ffr. / 200 pages
ISBN : 978-2-915513-54-7
FORMAT : 15x20 cm
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Stark est un homme sans passé qui erre dans un monde au ciel éternellement gris. Sa route croise celle d’un mystérieux gamin qui rêve de trouver un oiseau, espèce animale disparue depuis bien longtemps.

Ce one shot tout en couleur nous plonge dans un univers gothico-mystique où les enfants ont des ailes d’ange et les vagabonds arborent les stigmates du Christ. Empreint d’un ésotérisme sombre, le manga use d’une imagerie digne de Marilyn Manson, sanguinolente et cloutée. Les adorateurs de l’Antéchrist apprécieront les attitudes méphistophéliques des personnages et les atmosphères bibliques qui émanent de cette œuvre, où le champ lexical de la souffrance est exploité jusqu’à écoeurement : « cicatrice », « mort », « ténèbres », « expier », « péchés » et autres réjouissances sont ainsi au programme de ce scénario torturé.
Vision désabusée de l’Homme, le manga se complaît dans une fascination morbide pour les troubles de la personnalité, les amours iniques et plus généralement la face obscure de chacun. Le lecteur est donc bringuebalé entre une mélancolie qui appelle la sismothérapie (« personne ne se souviendra de nous lorsque nous aurons disparu, ni des chemins que nous avons empruntés, ni des chansons que nous avons fredonnées ») et un magistral syndrome de stress post-traumatique, tout en flash-back terrifiants et hallucinations cénesthésiques. De cet imbroglio psychiatrique surgit un sentiment de déréalisation très fort. La prose de l’auteur, âpre et sombre, s’appuie toutefois sur un peu trop d’effets de style, avec mots en couleur, phrases emphatiques et mises en scène pompeuses. L’esthétique du manga affiche par ailleurs une coloration très gay-friendly, qui met en exergue toute l’ambiguïté des relations qui unissent les deux protagonistes, un jeune garçon et un homme. Un amour à peine sublimé…


Océane Brunet
( Mis en ligne le 03/06/2007 )
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