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Toutes griffes dehors
Jean Dufaux   Enrico Marini   Rapaces (tome 4)
Dargaud 2003 /  12.60 € - 82.53 ffr. / 60 pages
ISBN : 2871294550
FORMAT : 24 x 32 cm
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Sur la Terre, les hommes ne sont plus qu’une espèce protégée en voie de disparition. Des siècles après avoir commencé à goûter au pouvoir, les Vampires ont fini par les prendre tous et par asservir le monde. En contrepartie, leur violence et leur soif de sang se sont affaiblis, et leur race est menacée de dégénérescence. De leur histoire ancienne, plus grand-monde ne se souvient. Drago et Camilla, eux, n’ont pas oublié. Ils sont les enfants de Don Molina, le seul Vampire à avoir refusé, à l’époque, le projet d’asservir les humains plutôt que de continuer de s’abreuver de leur sang. «C’est folie que de vouloir changer notre destin ! Ma lignée est de carnage. Et telle elle demeurera jusqu’à la fin des temps !» (tome 2).

Méthodiquement, le frère et la sœur perpétuent donc la volonté de leur père et s’acharnent à venger son nom en éliminant la «nomenklatura» des Vampires. Pour se défendre, ces derniers font appel à Aznar Akeba, qui porte en lui la force intacte des Molina. Et pour cause, il n’est autre que le fils de Drago (tome 3)… Quel camp Aznar, arbitre de cette lutte, décidera-t-il de choisir, une fois que lui est révélée sa véritable identité ? Au milieu de tout cela, deux flics, Vicky Lenore et Benito Spiaggi, tentent depuis le début de la série de résister aux Vampires de tous bords. Mais Camilla a jeté son dévolu sur la belle Vicky et lui a donné le baiser de la nuit éternelle… Dans ce quatrième tome, Spiaggi tente d’arracher sa collègue aux griffes des Rapaces sur fond de guerre confraternelle.

Rapaces est loin d’être la première œuvre inspirée par le mythe des vampires, mais l’originalité principale du scénario de Dufaux se niche dans la guerre «interne» que se livrent ici les créatures de la nuit. On a d’un côté les «purs et durs», fidèles à leur nature sanguinaire, de l’autre des Vampires pour qui la soif de pouvoir a pris le pas sur la soif d’hémoglobine (on peut d’ailleurs voir ici une métaphore plus générale du pouvoir qui corrompt). Ainsi dénaturés, les Vampires perdent peu à peu leurs forces vitales, et leur règne est menacé par la vengeance sans pitié de Drago et Camilla. Voilà une seconde originalité du scénario, dans lequel une engeance «extra méchante» poursuit le même but que les «gentils humains persécutés» incarnés par Lenore et Spiaggi. Ce qui permet d’ailleurs le rapprochement entre Lenore et Camilla, dont la relation saphique de maître à esclave complique les affaires de Spiaggi et donne un relief savoureux à l’intrigue. On ne peut s’empêcher de penser à Catherine Deneuve et Susan Sarandon dans le film Les Prédateurs (Tony Scott, 1983). Autre association d’idée inévitable à la lecture de Rapaces, l’excellent Prince de la nuit de Swolfs (Glénat, 6 tomes parus, rassemblés en intégrale en juin dernier).

Mais ces références n’empêchent nullement la série Rapaces de vivre par elle-même et de déployer sa propre séduction. Scénariste éclectique et pléthorique (du thriller à la BD historique en passant par le fantastique), Dufaux est ici au meilleur de sa forme. Le trait de Marini (L’Etoile du désert, Scorpion…) excelle à retranscrire les émotions, la violence, la sensualité de certaines scènes, dans des décors très soignés. L’utilisation des couleurs, particulièrement dans le deuxième tome, est remarquable.

Ce premier cycle s’achève en laissant beaucoup d’éléments en suspens (l’intrigue est plus riche de détails que ce qu’on a bien voulu vous en livrer ici) et le lecteur, en conséquence, sur sa faim… Rapaces devrait connaître une version sur grand écran, puisque Thomas Langmann en a acquis les droits d’adaptation (ainsi que ceux de Blacksad, d’ailleurs). Espérons que ces projets cinématographiques ne retarderont pas trop la parution des prochains albums !


Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 27/08/2003 )
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