| Sébastien Latour Giulio De Vita Wisher (tome 2) - Féériques Le Lombard - Portail 2008 / 13 € - 85.15 ffr. / 48 pages ISBN : 2-8036-2291-7 FORMAT : 24,5x33 cm Imprimer
Pauvre Nigel ! Que reste-t-il du jeune homme brillant, aimable, séduisant, branché, délicieux, vaguement arnaqueur, qui évoluait dans la city londonienne comme dans son salon ?
En lespace de quelques jours, traqué par des hommes bizarres en habit noir et chapeau melon, le voilà devenu une cible, un vague gibier, un paria. Ses amis meurent les uns après les autres, des gens étranges lui veulent du bien, dautres lui veulent du mal
et pour couronner le tout, il est présenté à Merlin en personne, lequel habite dans un royaume souterrain, entouré de son peuple magique, les féeriques. Et comme si cela ne suffisait pas, il se découvre une nouvelle identité, et pas des plus faciles à assumer, celle dun djinn, dont les souhaits peuvent bouleverser lunivers et sauver le monde des féeriques (ou lannihiler)
De là à dire quil est lhomme le plus recherché du moment, il ny a quun pas que sir Georges Cross, chef du MI 10 (la branche des services secrets en charge déradiquer la magie) a passé sans hésitations. La vie de Nigel va devenir compliquée, heureusement, le bonhomme est coriace. Reste le pouvoir : à qui faut-il faire confiance ? et que faire de ce fardeau quand, comme Nigel, on ne rêve que de normalité et de retour au calme
Et si en plus, les anciennes (et mauvaises) fréquentations de Nigel, le genre mafieux, se mettent aussi à lui chercher des crosses, il va falloir, plus que de la magie, de lastuce.
La série Wisher tient ses promesses, ô combien, et lenvoûtement persiste dans ce nouvel opus,« Féeriques », aussi réussi et haletant que le précédent. La faute à qui ? Au scénario de Sébastien Latour déjà, qui offre ici une jolie variation sur la fantasy urbaine et imagine la survivance des peuples mythiques sous les pavés londoniens, les diverses races qui peuvent se côtoyer avec leurs aptitudes propres, les problèmes engendrés par la vie moderne et les conflits technico-magiques. Quant au graphisme de Giulio de Vita il est, comme dans le premier opus, tout aussi réussi, autant à laise dans le polar urbain que dans le fantastique un peu baroque et souterrain du monde de Merlin (ou bien dans le palais des fées) : des architectures délirantes, des « effets spéciaux magiques » très cinématographiques, quelques belles scènes daction et des trognes de mafieux bien senties. On appréciera la galerie de portraits fantastiques et le contraste entre la monstruosité physique et débonnaire des peuples magiques, et la cruauté froide des gens du MI10, pomponnés comme un troupeau de trader échappé de la city. Une variation très réussie sur un univers que ne renierait pas un Neil Gaiman, référence assumée et assurée. Continuez à faire des vux
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 13/05/2008 ) Imprimer
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