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Bande dessinée  ->  Chroniques - Autobiographie  
 

Le routard sans guide
Simon Hureau   Bureau des prolongations
Ego comme X 2005 /  22 € - 144.1 ffr. / 112 pages
ISBN : 2-910946-48-7
FORMAT : 21 x 28 cm
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Si il y a des soirées diapos interminables et ennuyeuses, celles organisées par Simon Hureau devraient être passionnantes tant le jeune homme a vu de choses et sait si bien les raconter. Sauf que Simon Hureau n’est pas photographe mais dessinateur et que ses souvenirs n’impressionnent pas des rouleaux de négatifs mais s’étalent sur des bandes de cases encrées. Et à la différence d’un Sfar ou d’un Craig Thompson, Simon Hureau va au-delà du simple carnet de voyage publié, en faisant de ses pérégrinations exotiques de vraies bandes dessinées, soignant son découpage et peaufinant ses effets de narration.

A la fin de Palaces (Ego comme x, 2003), Simon, routard sans guide (« je préfère découvrir par moi-même l’intérêt – ou non – d’une région. »), et marcheur infatigable terminait son périple à travers le Cambodge. C’était le réveillon de la nouvelle année, et le jeune voyageur n’en avait plus que pour une semaine à passer dans ce pays avant de retrouver Strasbourg. Sauf que… sans passeport ni papiers, Simon ne pourra pas partir bien loin. Après le vol dont il a été la victime, totalement dépouillé de ses biens, le dessinateur va devoir finir son séjour à courir les administrations locales afin de se procurer un nouveau passeport et pouvoir quitter les lieux au plus vite. Malade, fatigué, de moins en moins motivé pour noircir les pages de son nouveau carnet, Simon passe à Phnom Penh des derniers jours éprouvants et usants.

On avait gardé de Palaces un excellent souvenir, et la publication aujourd’hui de cette suite que l’on n’attendait pas est une très agréable surprise. Du premier volet, on a en mémoire des moments particulièrement réussis comme cette promenade nocturne dans Angkor désert, ou la visite d’une étrange et immense bâtisse aux murs rouges et décrépis, posée au milieu de rien et frappée sans arrêt par des vents violents. Dans ce Bureau des prolongations, le ton change quelque peu. Les silences et autres instants de « rien » sont cette fois limités, pour laisser plus de place à l’intrigue, aux commentaires et descriptions. Si Palaces s’apparentait parfois à une suite de dessins tirés de carnets et mis en cases, ce nouvel album joue entièrement la carte de la narration fluide et construite. Et d’ailleurs la deuxième partie de Bureau des prolongations, pleinement consacrée aux déboires de Simon et des administrations cambodgiennes, se lit comme un véritable feuilleton, épique, parfois drôle, toujours captivant. Sur cette centaine de planches, il se passe beaucoup de choses et il sera impossible au lecteur de s’ennuyer tant le talent de Simon Hureau est grand pour raconter tout ce qu’il vit.

De plus, le dessinateur a du style ! Oubliés les lavis de gris du précédent opus, c’est désormais la seule affaire du blanc du papier et du noir de l’encre. Le pinceau est adroit et révèle un beau regard sur les hommes et les choses. Le foisonnement d’images est un régal pour les yeux, et une preuve que l’on peut dessiner vite et beaucoup tout en gardant une grande fraîcheur et une parfaite maîtrise de ses sujets.

Avec ce diptyque au dépaysement garanti, Simon Hureau se classe d’ores et déjà parmi les futurs grands de la bande dessinée, un talent sur qui l’on devra inévitablement compter.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 19/06/2005 )
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