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| Bande dessinée -> Humour |
| Joann Sfar Lewis Trondheim Obion Donjon Crépuscule (tome 106) - Révolutions
Delcourt 2009 / 9.95 € - 65.17 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-0608-6
FORMAT : 22,6 x 29,8 cm
Couleurs: Walter
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À la fin des « Nouveaux Centurions », on avait laissé Marvin Rouge et Roi Poussière s’envoler vers de nouvelles aventures. Sur le dos d’une chauve-souris géante, les deux héros, accompagnés de Pipistrelle, quittaient en effet Herbert et ce qui restait du Donjon, pour aller tailler la route, visiter ce nouveau monde qui, depuis l’explosion de Terra Amata n’est plus qu’une multitude d’îlots flottants au-dessus d’une surface en fusion.
Au début de ce nouvel épisode, les deux compagnons qui s’apprêtaient à visiter de nouveaux territoires se voient contraints de rester sur un bout de terre. Après un accrochage avec la flore locale, Marvin a en effet dézingué leur moyen de locomotion et ses propres fusées. Et cet îlot est très loin d’être hospitalier : il est en effet rempli d’ours belliqueux, d’herbes démoniaques, de charognards et surtout il tourne sur lui-même, obligeant tous ses naufragés à se déplacer continuellement sous peine de basculer dans le vide.
Un drôle de gus a réussi à tirer parti de cette complication géostatique : le Takmool, petit bout de rien insignifiant vivant dans l’opulence de sa villa avec sa femme et sa fille. Sa riche demeure, ainsi que les jardins attenants, disposés sur roues, sont tirés en permanence par un groupe d’ouvriers qui peuvent, après huit heures de travail acharné, profiter des jardins du Takmool. Certains ont bien essayé de fuir, d’autres refusent de bosser pour un patron, et c’est au tour de Marvin et de Roi Poussière de faire un choix avant de pouvoir définitivement quitter cet îlot infernal.
Avec cet épisode qui tourne, c’est le cas de le dire, autour d’une seule idée, on perd un peu le fil de la série, mais on s’amuse vraiment beaucoup. Le cycle Crépuscule, qui contrairement aux deux autres (Potron-Minet et Zénith) n’a pas de fin, peut se permettre de partir n’importe où et l’on sent que les deux scénaristes se sont amusés à imaginer un monde un peu fou, aux frontières de l’absurde, où des questions terre-à -terre se posent à tout bout de champ. Sfar et Trondheim poussent jusqu’au bout leur idée d’un lieu qui tourne sur lui-même et imaginent quelques astuces bien venues (les abris pendulaires, la villa/galère tirée sur des roues…) pour relancer ce récit enlevé et plutôt drôle.
À défaut d’une véritable avancée dans l’intrigue (pas d’Herbert dans cet album et la forteresse n’apparaît qu’une fois), les fans de Donjon retrouveront tout de même tout ce qui fait le charme de la série : des bons mots, des idées saugrenues, des références, des rebondissements pas toujours finauds, de l’humour scato, de costaudes scènes de bataille, et de drôles de bestioles.
Quant à Obion, dont c’est le baptême du Tong Deum, il est ici déjà chez lui. Son trait s’adapte merveilleusement à la série, et plus particulièrement à la saga Crépuscule, plus souple, plus débridée. Décidément, on ne s’en lasse toujours pas.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 06/07/2009 )
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